"Nous devons absolument simplifier notre partage de compétences, certainement pour les moments de crise", a plaidé Sophie Wilmès vendredi devant la commission spéciale Covid de la Chambre. "Et nous devons moderniser notre appareil d'Etat. Il y a trop d'intervenants et de structures qui ralentissent la réponse publique. Le partage des compétences scindant les soins préventifs et curatifs met à mal une vision intégrée des soins de santé."
L'ancienne Première ministre a ouvert le bal des auditions des membres du gouvernement fédéral en place début 2020, lors de la première vague de la pandémie de covid-19.
Elle y a notamment pointé une structure étatique inefficace dans le contexte d'une gestion de crise. "La question des compétences a donné lieu à un certain nombre de discussions. Il existe de nombreux exemples", a-t-elle indiqué, évoquant la question des masques ou encore des vaccins "qui relèvent de la prévention lorsqu'ils ne sont pas obligatoires".
"Le travail quotidien avec les ministres-présidents a été cordial et constructif. Nous sommes toujours parvenus à dégager des accords", a-t-elle toutefois salué.
Mais, "c'est ma conviction personnelle, dans une perspective d'avenir, l'organisation et la répartition des pouvoirs en général et pendant une crise doivent être révisés. La question de l'unité de commandement pourrait de cette manière obtenir une réponse partielle."
Sophie Wilmès a par ailleurs justifié la non-utilisation du plan pandémie préexistant. "Pour rappel, ce plan datant de plus de dix ans, avait pour vocation de faire face à la gestion d'une pandémie de grippe dans notre pays. Ce que nous avons connu va bien au-delà. L'utilité de ce plan préexistant était donc limitée et il était parfois même dépassé. (...) Le futur plan ne devra pas se concentrer sur une maladie particulière ou un public particulier mais devra aussi prévoir une situation plus étendue, complexe et étalée dans le temps et intégrer le choix qui sera fait ou non de rester dans la répartition actuelle des compéte nces en matière de santé", a-t-elle suggéré.
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