Santé : réunion entre Bouchez et Prévot avec les acteurs du secteur

Ce jeudi, les présidents du MR et des Engagés, Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot, ont reçu les différents acteurs de la santé. Un secteur important pour l’avenir des négociations puisqu’ils n’ont pas nécessairement les mêmes avis concernant les dépenses et les coupes budgétaires à effectuer. Là où G-L Bouchez parle de "maîtriser la croissance des dépenses" et d’"optimiser les moyens", Maxime Prévot insiste pour « refinancer le secteur (de la santé) et être aux côtés du personnel médical et soignant ».

La réunion a duré plus de trois heures, un peu plus de temps que prévu, vu le nombre d’acteurs autour de la table (Collège Intermutualiste wallon (MC, Solidaris, Mutualité Libre), Hôpitaux MR Institution (UNESSA, SANTHEA, FEMARBEL, GIBBIS), 1ère ligne (FASD, FCSD, FEDOM, FMM), Médecins (GBO, Absym), Prévention (FWPSanté), Pharmaciens (APB), Fédération wallonne des services de santé mentale (FWSSM), Infirmiers (UGIB)).

La pénurie de personnel : un plan en urgence

Chez Unessa, le CEO, le Dr Philippe Devos, a rappelé que c’était la première fois que tous les acteurs étaient autour d’une même table depuis bien longtemps : « Il y a des problèmes communs à tous les secteurs. C’était très intéressant. On a pu se rendre compte, même si nous le savions déjà, que plus personne n’arrive à recruter du personnel. Chacun a pu aussi mettre en avant, que vu le manque de "mains", il convient de définir des objectifs prioritaires. Il faut d’urgence un vrai plan de relance pour lutter contre la pénurie. »

L’avenir des échanges électroniques

Les deux présidents de parti ont donné l’impression d’avoir bien préparé cette réunion  : « On a tous appuyé sur l’importance de la simplification administrative à tous les niveaux. Un exemple, les maisons de repos ont dit que tous les échanges avec les mutuelles se font encore par courrier papier recommandé ! Cela pourrait évidemment devenir électronique. Mais aussi améliorer les échanges numériques avec l’AVIQ. » ajoute le Dr Devos.

À tous les acteurs, sur cette thématique, les présidents de parti ont demandé des exemples concrets « des choses que l’on pourrait supprimer dès le premier jour du nouveau gouvernement. »

La suppression du numerus clausus et les sous-quotas

Les syndicats médicaux (Absym et GBO) ont plaidé évidemment pour la « suppression du numerus clausus. Ils ont aussi demandé qu’on aborde la question des sous-quotas. » Sur ce dossier, G-L Bouchez a demandé qu’on lui explique plus en détail la situation actuelle, nous dit un des intervenants.

Financer les syndicats médicaux au niveau régional

Le Dr Paul De Munck, président du groupement belge des omnipraticiens (GBO), a bien précisé qu’ « avec une norme de croissance de 1,5 %, ça ne suffira pas. On ne va pas s’en sortir. Il faut une norme de 3,5 % et investir correctement par ailleurs. » Il se veut prudent pour l’avenir : « On va voir ce qu’ils feront de cette discussion. Ils ont aussi compris qu’il fallait plus de concertation avec notre secteur. J’ai aussi demandé que les syndicats médicaux soient formellement intégrés dans la concertation en Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne... et qu’il fallait prévoir un financement à ce niveau aussi. »

Postes de garde et services d’urgence : intensifier la collaboration

Pour Gibbis, Dieter Goemaere précise l’importance du secteur hospitalier : « On leur a demandé de défendre Bruxelles dans les négociations santé au niveau régional et fédéral. Tout le monde est conscient des enjeux. Au fil de la discussion, il a été évoqué le fait d’intensifier la collaboration entre les postes de garde et les urgences, mais aussi la question de la santé mentale où l’offre est insuffisante à Bruxelles. »

Urgence d’une prévention mais pas encore de solution 

Un grand plaidoyer a été fait aussi par tous les acteurs pour réorganiser les soins non programmés comme la garde, la médecine d’urgence... « À ce stade, personne n’a de grandes recettes pratiques et concrètes pour améliorer la prévention... mais cela dépasse le monde des soins de santé. » ajoute un autre intervenant.

Pour sa part, le Dr Paul De Munck (GBO) a ajouté que « la prévention est la priorité... mais il faut agir. Il faut un programme à l’échelle nationale, un plan interfédéral de prévention et correctement financé. J’ai vu que M. Bouchez avait compris que, quand on investit en prévention, on ne récolte pas les fruits tout de suite mais parfois des années plus tard. Il a paru en être conscient. »

Pas d’économie à court terme

De son côté, François Perl, président du Collège intermutualiste, a fait état d'un échange serein : « Il y a une unanimité des acteurs de la santé sur l'utilité d'une meilleure prévention. Mais celle-ci n'apportera ses bénéfices financiers qu'à moyen et long terme. Toute économie à court terme dans le secteur n'est dès lors pas possible », a-t-il souligné.

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Derniers commentaires

  • Alexandre SARAFIDIS

    24 juin 2024

    Les Horace’s et les Curiaces …..
    Que ceux qui ont été conviés regardent dans le rétro un e seconde ….