Soins psychologiques : 4 séances maximum, éventuellement renouvelables

Bernard Jacob est le coordinateur fédéral de la réforme soins en santé mentale. L’une des critiques régulièrement essuyées par le dispositif est de ne pas cibler deux groupes dont on imagine les besoins au moins aussi prégnants que ceux des adultes: les jeunes, et leurs passages de détresse, et les aînés, gros consommateurs d’antidépresseurs. Qu’en dit-il?
Outre que le budget, fermé, de 22,5 millions, imposait des choix, «les psychologues/orthopédagogues cliniciens chez lesquels les généralistes pourront envoyer leurs patients sont une ressource complémentaire qui s’inscrit dans ce qui existe déjà au niveau des soins adultes», explique-t-il. «On a démarré cette réforme en 2010, et on compte aujourd’hui 20 réseaux régionaux auxquels ils se rattacheront» – des réseaux certes encore «un peu méconnus en dehors de la sphère ‘santé mentale’».
La réforme Psy107
Pour mémoire, la réforme Psy107 consistait à geler des lits hospitaliers et créer des équipes mobiles, pour maximiser le soin en milieu de vie et minimiser l’institutionnalisation. «Depuis 2016, des moyens ont été injectés aussi au niveau de la politique enfants/adolescents: 26 millions indexés chaque année sur 2016, 17, 18 et que l’on prolonge sur 2019, 20, 21», précise Bernard Jacob. «Et, après accord de la conférence interministérielle santé, des groupes de travail viennent de démarrer pour ce qui est des personnes âgées.»

Avec le Fédéral, les Régions et communautés

Tout se construit en inter-cabinet, avec le Fédéral, les Régions et Communautés, ajoute-t-il. «Les psychologues/orthopédagogues cliniciens constitueront un soutien pour les généralistes – n’y voyez aucun jugement quant à la compétence de ces derniers. Régulièrement confrontés à des patients avec des troubles légers à modérés, les médecins pourront ainsi être aidés, pour analyser la situation, cerner les besoins du patient, démêler les problématiques sociales sous-jacentes…», projette le coordinateur. L’idée, c’est l’accessibilité, l’avis éclairé à proximité et rapidement. «Pour être retenus, les psychologues candidats devront s’être engagés à libérer du temps à l’agenda. Dans un service de santé mentale, souvent, les délais sont de 3 mois…»

Pas de suivi longue durée
Bernard Jacob souligne aussi qu’«on n’entrera pas dans un suivi longue durée. Les cycles prévus sont courts, et c’est délibéré: 4 séances maximum, éventuellement renouvelables. S’il apparaît que la pathologie est lourde, le psychologue de 1ère ligne se retirera au profit de professionnels spécialisés dans une prise en charge thérapeutique à long terme».

Le chef de projet précise encore que le nouveau système, opérationnel en mars-avril donc, «viendra ‘en plus’ du reste et non ‘à la place de’. Le remboursement de consultations psychologiques de 1ère ligne par l’assurance obligatoire, très rare en Europe, ne changera rien à ce que les mutualités ont déjà choisi de rembourser, par le biais de leurs complémentaires».

Lire ausssi : Soins psychologiques remboursés: que dire aux patients?

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