Un accord médico-mut a été conclu, cette nuit, entre médecins, OA et autorités, à l’issue de 8 heures de tractations. Perçu comme transitoire, il ne court que sur un an. Son de cloche positif du côté du GBO et du syndicat flamand AADM (Domus Medica) : la médecine générale ne s’en sort pas mal, avec e.a. l’octroi de l’indexation de 1,95% aux actes intellectuels, l’affectation de 22 millions de plus au budget du DMG et de 11 millions à celui des PMG.
Le DMG bénéficie de l’indexation, mais voit par ailleurs son budget 2020 renfloué de 22 millions – soit, selon AADM, un bond de +/- 8,5%. « Cela va permettre de concrétiser le concept de prolongation automatique sans contact annuel, que le GBO défendait depuis longtemps », commente Paul De Munck, président. Un groupe de travail planche activement sur l’implémentation de la réforme.
« Autre dossier qui était déterminant à nos yeux : la garde. On espérait un renflouement du budget des postes, étranglé par une demande croissante. L’accord y affecte, au total, 11 millions de plus. De nouvelles initiatives vont pouvoir être acceptées. Trois millions seront dédiés au financement expérimental de la garde de semaine en PMG - enfin… !
Et, comme nous le réclamions, les cercles vont être réintégrés dans les discussions », énumère le Dr De Munck. « Les cercles auront un rôle actif dans la mise en place d’accords de coopération fonctionnelle [les réseaux de postes, avec liaison à un service d’urgence, ndlr] », indique pour sa part AADM, « le MG qui participe à la garde population disposera d’une voix, individuellement, dans ces coopérations. »
Avec l’indexation (sélective, car les actes techniques ne sont pas logés à l’enseigne du + 1,95%), la consultation du MG accrédité passe officiellement à 26,79 € et la visite à 39,64, a calculé le syndicat flamand. « Se mettre d’accord quant à la ventilation des quasi 180 millions de masse d’index n’a pas été simple. Finalement, la 7ème version de texte aura été la bonne. Sur le banc médical, le Cartel [auquel appartient le GBO, ndlr] et AADM ont tenu bon jusqu’au bout pour que l’indexation des actes intellectuels ne soit pas rabotée pour revaloriser certains actes techniques », rapporte Paul De Munck.
Parmi les autres points de l’accord que les MG devraient apprécier, on peut citer l’adaptation de la nomenclature de sorte à honorer leur participation, par vidéoconférence, à la concertation oncologique multidisciplinaire. Un montant annuel supplémentaire de 460.000 € y a été réservé. « Dans ce même ordre d’idées de ‘prestations à distance’, le financement de projets pilotes en télé-expertise dans les domaines de la dermatologie et de l’ophtalmologie est aussi prévu », ajoute le GBO.
L'accord prévoit par ailleurs 6,5 millions pour l’ACP (advance care planning), soit la planification anticipée des soins. Elle s’exprime en mode interdisciplinaire mais le médecin traitant y tient bien sûr un rôle de premier plan. « La planification pourrait osciller entre 58 et 75 €. C’est dans cette enveloppe de l’ACP qu’il faudra examiner la revalorisation de la visite à domicile des patients palliatifs, que nous demandions », complète Paul De Munck.
Quant aux MG en formation, dans l’attente d’une révision de leur régime, ils verront leur statut social augmenter de 1.250 €. Ceci vaut aussi pour les candidats spécialistes. Le GBO, qui espérait 1.500 € sur ce dernier point, explique avoir signé l’accord « car une majorité de nos revendications ont été entendues et que nous estimons qu’il est de notre devoir d’arriver à des compromis et à une signature, pour garantir la stabilité tarifaire ».
Le Dr Philippe Devos attire également l’attention sur la problématique du burn-out et du soutien apporté aux confrères en difficulté puisqu’un budget supplémentaire sera alloué aux initiatives telles que « Médecins en difficulté » et « doctors4doctors ». Le Président de l’ABSyM se dit également satisfait que le nouvel accord permet également une revalorisation d’autres prestations. Un montant de 5 millions d’euros est libéré pour la médecine physique et de réadaptation. Davantage de moyens seront également consacrés aux soins palliatifs, à la surveillance en hôpital de jour ‘oncologie’, aux patientes prises en charge dans les centres MIC (maternal intensive care) et pour les consultations préopératoires en anesthésie.
Et le Dr Philippe Devos d’ajouter qu' ’"au-delà de ce nouvel accord, nous pouvons déjà dire que 2020 sera une année difficile pour la défense d’une médecine de qualité. Elle ne le sera pas seulement en raison des difficultés de constitution d’un gouvernement mais également au vu des déclarations de différents acteurs qui s’évertuent à instaurer un climat de « doctor’s bashing », se greffant à la fonctionnarisation croissante du métier médical. Les subsides accordés aux syndicats médicaux ont brusquement et unilatéralement été réduits. Plus que jamais, les médecins de l’ABSyM, en leur qualité de bénévoles au service de notre profession, ont à cœur de remplir fièrement leur tâche"
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