Dans une réaction provisoire et avec les réserves nécessaires, le nouveau président de l'APB, Lieven Zwaenepoel, évoque à l’issue du premier week-end où le nouveau modèle de prescription devenait la règle une situation très variable sur le terrain, selon que les prescripteurs de la région se sont - ou pas - conformés à l’obligation. «Les pharmacies où il n'y a pas eu de problèmes significatifs sont l'exception.»
Vous le savez, depuis samedi, le nouveau modèle de prescription est devenu obligatoire, bien que de nombreux médecins aient indiqué que la période de transition était trop courte pour épuiser leurs stocks. S'ils continuent à prescrire sur l’ancien modèle, le pharmacien et surtout les patients eux-mêmes risquent d'être perdants. En effet, il n’est toujours pas sûr, à l’heure qu’il est, que ceux-ci pourraient bénéficier d’un remboursement a posteriori. En dépit des efforts déployés par la rédaction depuis la fin de la semaine dernière pour obtenir une clarification auprès des autorités et de l’administration de tutelle, il demeure une contradiction entre les explications que nous avait données le cabinet De Block (le pharmacien pratique le prix plein et le patient présente ensuite à sa mutuelle une preuve de paiement pour toucher la différence) et le communiqué de l’Inami (il n’y a plus de remboursement).
Autant dire que le patient semble, à ce stade, être celui qui va payer les conséquences d’un changement réglementaire appliqué à marche forcée… L’Inami est toutefois supposé communiquer sur le sujet encore cet après-midi, tandis que du côté du cabinet, on nous dit que « e patient ne peut en aucun cas être la victime et les médecins et mutualités doivent être pragmatiques».
Lieven Zwaenepoel a glané des échos sur le terrain. Sur la base d'un échantillon de témoignages «remontés» des officines, il dit pouvoir estimer que «3 ordonnances sur 10 sont encore créées sur papier malgré l'obligation de prescrire par voie électronique d’application depuis le 1er janvier. Environ la moitié des prescriptions papier ne sont pas en ordre: pas de date remplie, modèle obsolète, etc. Les prescriptions électroniques posent également de nombreux problèmes. Nous entendons encore dire que les prescripteurs envoient des patients à la pharmacie sans preuve papier - et donc sans le code RID [le code-barres] nécessaire», énumère Lieven Zwaenepoel.
L'association de pharmaciens anversois, la KAVA, confirme les constats de l'APB: «Il est très difficile pour l'instant d'indiquer le pourcentage précis de prescriptions non valables. Toutefois, 30% ou plus des ordonnances, selon les pharmacies, ne sont pas conformes au nouveau modèle légal. Un collègue a suivi tout cela de manière rigoureuse le week-end dernier et est arrivé à ces 30%. Nous entendons régulièrement ce taux ; parfois, on nous parle même de 50%. Toujours renvoyer les gens chez le médecin n'est pas une solution. Nous espérons que la ministre est disposée à écouter nos plaintes!»
Au moment de clôturer cet article, le GBO indiquait à ses membres de ne pas encore remiser leurs stocks. Manifestement, le sujet vit beaucoup actuellement. Des démarches sont en cours auprès du cabinet de Maggie De Block. Est-ce bien aux professionnels de porter le chapeau d’une mesure mal évaluée et qui conduit, surtout, à prendre le patient en otage?
En fin d'après midi l'Inami envoyait un communiqué où il écrivait en résumé "Malgré une communication claire de la part de l’INAMI et des acteurs concernés depuis juillet 2019, certaines questions subsistent, sur le terrain, à propos de la prescription des médicaments. Le Comité de l’assurance de l’INAMI a décidé de ne pas prolonger la période transitoire. D'autre part, le Comité demande aux pharmaciens et aux organismes assureurs de traiter de façon pragmatique les situations problématiques." Comprenne qui pourra!
Interrogé par téléphone , le Président de l'APB, Lieven Zwaenepoel décode. " Cela veut dire qu'il y aura une certaine souplesse pendant une courte période. Il n'y aura pas de contrôle de l'inami et une tolérance des organismes assureurs pour le remboursement des patients qui n'auraient pas la bonne ordonnance"
"Il n'y aura donc pas de sanction, ni pour le patient, ni pour le pharmacien", a confirmé Anne Hendrickx, conseillère à la Mutualité socialiste. Le patient paiera donc le prix comme avant, avec le remboursement.
Dans l'opposition à la Chambre, le sp.a pointe du doigt la responsabilité de la ministre de la Santé, Maggie De Block. "Mme De Block renvoie les conséquences de l'introduction brouillonne de la prescription électronique sur le patient", a affirmé le député Jan Bertels.
Derniers commentaires
Anne RUELLE
06 février 2020Je ne vois pas,vu le changement minine la nécessité de jeter ma réserve d'ordonnance ! Cela me révolte ! Médecin en fin de carrière je voulais encore voir quelques patients âgés..mais la j'hésite????
Yves Van Crombrugge
05 février 2020Malgré plus de 6 heures passées sur l’ordinateur avec l’aide de mon épouse qui ait très bien se servir de l’ordinateur’ il m’est toujours impossible de pouvoir prescrire de façon électronique un medicament. Mon pharmacien n,a pas pu m,aider non plus. Un ami et confrère très compétent. M’a signalé que,il ne precrit toujours pas de facon électronique. J’. Espère , l’espoir fait vivre que ceux qui ont imaginé ce programme revoient leurs copies et proposent un programme 100 pour cent fiablé
André WATHOUR
04 février 2020con et rédicule
Robert François
04 février 2020La différence entre l'ancien et le nouveau modèles de prescription est minime. Il est parfaitement possible d'appliquer l'esprit du nouveau règlement sur la durée de validité de la prescription sur l'ancien modèle. Qui sont ceux qui s'acharnent sur la lettre d'un règlement, qui refusent d'utiliser leur sens du discernement?
Dr R J François
Ornella Accaputo
03 février 2020Ce qui est bien triste c’est le nombre considérable de journée où eHealth est en panne et que les ordonnances électroniques ne fonctionnent pas. De plus beaucoup de programmes informatiques ne sont pas à jour dans le modèle papier quand le code barre est en panne... Je suis pro informatique mais la transition est ici un peu, beaucoup trop courte!!!
Carine CASTELAIN
03 février 2020Claude dubois...si vous barrez la mention en mettant la nouvelle à la main la prescription est valable mais non remboursable pour le patient. Certains docteurs impriment leur ordo électronique dessus... Ne pas mettre de date ne fonctionne pas non plus...elle est alors considérée comme une ordonnance du jour et n'est donc pas remboursée.
Didier GOBEAUX
03 février 2020Créer un NOUVEAU modèle papier alors qu'il est voué à DISPARAITRE progressivement, était-ce une "AFFAIRE COURANTE" URGENTE alors qu'on n'a pas encore de gouvernement!
Combien d'heures et de réunions ont-été nécessaire pour pondre cela ?
Quelle efficacité déconcertante
J'ai difficile de m'en remettre....
Françoise LATOUR
03 février 2020Il n'y a vraiment rien de plus important à faire que de modifier le modèle des ordonnances , sur le dos des médecins qui devront payer pour les faire imprimer . Nous vivons dans un monde de bureaucrates totalement à côté de la réalité du terrain.
Robert DE KEULENEER
03 février 2020Ok avec tout les commentaires ! Que De Block dégage ! Merde !!!
Jacques MAIRESSE
03 février 2020Que De Block dégage...
Dinh Thanh DO
03 février 2020Je suis retraité , démoralisé par la bureaucratie technocratique . Je dois encore changer de modèle de prescription papier ( jusqu'à quand le prochain changement ? ) pour mes propres médicaments ? Arrêtez de nous pourrir la vie! Le soviétisme pas mort!
Claudine DAWANCE
03 février 2020Est-ce que personne ne va demander à M.Deblock quelle était l'urgence de ce changement, pourquoi il est interdit d'écrire la nouvelle mention ou de la cacheter ? Est-ce la forme qui prévaut sur le fond? Pourquoi l'interdiction d'utiliser le stock d'ordonnances à une époque où l'écologie et l'anti-gaspillage est à l'ordre du jour ? Combien d'arbres va-t-on sacrifier inutilement en jetant les stocks d'ordonnances que l'Inami a encore fournit à certains en décembre ! Plus la connerie est énorme et mieux elle passe ! Est-ce la même urgence que lancer logiciels eHealth avant qu'ils ne soient aboutis, qu'ils sont trop souvent en panne et conçus à la va-vite sans même songer aux exceptions qui empêchent de les utiliser (en plus des bugs en tout genre)
Cl.Dawance
Charles KARIGER
03 février 2020Rappelons que LE but, le SEUL BUT de ce cirque est de ne pas "surcharger" les maigres possibilités informatiques de l'INAMI!
Plutôt que de se donner les moyens de ses objectifs, constatant qu'ils ne pourraient être à la hauteur de leurs ambitions, les Petits Pouvoirs Publics semblent avoir pris en hâte des mesures de sauvetage. LEUR sauvetage, bien sûr! A la manière des navigateurs dont le bateau commence à prendre l'eau et qui jettent par dessus bord tout ce que l'on peut empoigner. Bref, du n'importe quoi. Sauve qui peut, nous coulons. Notre "cloud" débordera bientôt... Au secours!
Et tant pis s'il y a des victimes. Il suffira alors de dire que c'est (encore une fois) à cause des médecins, ces affameurs du peuple rétifs à tout "progrès".
Claude DUBOIS
03 février 2020C'est bien gentil, mais si on commande des carnets d'ordonnance à des imprimeurs, ils ne sont pas au courant des nouveau format et vous envoie des ordonnance ancien format...........
J'ai deux caisse d'ordonnance carnet de prescription ancien modèle et part barré la mention "délivrable à partir de et noter "valable jusqu'à ../../..) je n'ai pas de solution.
PS mes ordonnances électronique sont OK mais les prescription à domicile posent ce problème.
Dr Dubois Claude