Après les réunions avec les différents acteurs de la santé, les groupes de travail se sont poursuivis. Autour de la table, Alda Greoli, ex-ministre wallonne de la santé (rompue à ce type d’exercice mais qui a parfois laissé des crispations dans le secteur), garde un oeil vigilant sur les intérêts des Engagés (avec la députée wallonne Mathilde Vandorpe pour la question du handicap) pendant que le Dr Yannis Bakhouche (pour une première expérience de négociation à ce niveau avec l’avantage d’être médecin «pour les médecins» mais pas encore vraiment politique «selon certains acteurs de terrain»), veille aux priorités du MR. Ils sont entourés de diverses personnes du secteur.
L’agenda des jours à venir
Alors que la priorité reste d’avoir un gouvernement pour le 21 juillet au plus tard, il est probable, à ce stade, que l’on peut déjà dire que le ministre de la santé (et pas nécessairement des affaires sociales) ira aux Engagés. Tout le monde sait qu’ils ont fait de la santé une priorité de leur programme. Par ailleurs, il est très probable qu’ils n’auront pas le poste de ministre fédérale de la santé qui pourrait aller à Vooruit (et pourquoi pas au ministre sortant, Frank Vandenbroucke). Ils ne lâcheront donc pas le poste de ministre wallon (et de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la santé).
Quelles sont les priorités en matière de santé des premiers mois. Voici ce qu’il se dit dans les coulisses: « Nous avons beaucoup de convergences entre nos deux partis. Cela permet de travailler avec rigueur et méthodologie. » nous disent différentes personnes.
- Numérisation du paysage de la santé en Wallonie: améliorer les interactions entre les différents acteurs permettra de mieux travailler, d’optimaliser certains coûts, et d’avoir des réductions à terme parce que le système sera plus efficient
- Le fait d’envoyer des assistants généralistes en formation dans les zones en pénurie est acté. Les négociateurs travaillent à présent sur les modalités en Fédération Wallonie-Bruxelles. « Nous voulons activer tous les leviers possibles pour que les médecins assistants généralistes puissent dans le cadre de leur formation se rendre dans ces zones. »
- Agrément: « Nous voulons pouvoir accélérer la procédure d’agrément parce que nous recevons de nombreuses plaintes à ce niveau. »
- La santé mentale: « Il est urgent d’avoir un vrai plan en la matière au niveau wallon. Nous allons faire des propositions pour revoir le décret pour mieux prendre en charge les différents publics »
- Proxisanté: Pour rappel, les Engagés s’étaient abstenus au moment du vote du décret sous le précédent gouvernement: «Nous voulons rendre ce projet plus concret. La ministre socialiste n’a pas été au bout du processus. Nous voulons le réévaluer. »
- Le handicap: « C’est la priorité du président des Engagés, Maxime Prévot. Un vrai investissement sera réalisé »
- L’AVIQ: la réforme de cette administration est une priorité. « Elle ne rend pas les services qu’elle devrait aux Wallons. Elle manque de dynamisme et de réactivité. » Selon certains, la parole se libère aussi sur le management et l’efficacité de l’AVIQ et l'impact sur le travail des professionnels de soins.
- Dépistage et vaccination: « Nous voulons que la vaccination du HPV, par exemple, fasse l’objet d’une attention particulière. Il faut un plan d’action pour retrouver un taux de vaccination et de dépistage correct en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cela permettra de faire des économies à long terme en soins de santé. Il faut donc investir à ce niveau.
- Promotion de santé: « Il y a énormément de services aujourd’hui sur le terrain qui sont subventionnés. Il est légitime de se demander, s’il est possible dans certains cas, de procéder à certaines fusions pour rendre les services plus efficaces pour les citoyens et plus lisibles pour les professionnels de santé. »
- Hôpitaux: aucune discussion n’a eu lieu au niveau de nouveaux financements des infrastructures.