Un ancien chef de service de l'UZ Gent, également professeur-invité à l'Université de Gand, doit payer une amende de 12 000 euros pour comportement sexuel indésirable au travail. L’auditeur du travail a dû intervenir. Jugement le 3 octobre.
L’inculpé affirme être la victime d’un « complot » pour se faire mettre à la porte, les plaignantes ont déclaré devant le tribunal qu’il y avait eu des attouchements non consentis et « abus de position dominante ». Quatre femmes accusent l'ex-chef du service d’avoir eu un comportement sexuel inapproprié entre 2010 et 2014. Il n'est pas question d'agression sexuelle, mais le bien-être des femmes sur leur lieu de travail s’en est trouvé affecté.
Selon l'auditeur du travail, l'homme en question avait une position de pouvoir dont il a abusé (en tant que chef de service, en tant que professeur, superviseur, et enseignant). « Il a attiré les victimes avec des conseils, du coaching ou de l’accompagnement, mais il a eu les mains baladeuses. Les déclarations des victimes sont crédibles. Elles craignaient des représailles et la perte de leur emploi. » Le ministère public a réclamé une amende de 12 000 euros.
Calomnie et diffamation
La défense demande, elle, l'acquittement et a porté plainte pour diffamation. « C'était une opération orchestrée, un complot. Je pense que les quatre dames se sont rencontrées. Elles ont progressivement etoffé leur histoire. Je devais être mis dehors », a répondu l'accusé, qui ne travaille plus pour l'UZ ou l'Université de Gand.
L'une des victimes a témoigné qu'elle n'a dénoncé les faits qu'après la plainte déposée par une autre femme. « J'ai été convoquée pour un entretien par IDEWE (médecine du travail NDT) qui m'a confrontée à cette plainte, et j'ai dit que je n'étais pas surprise par le comportement de X, j’ai alors décidé de raconter ma propre version des faits. »
Une autre victime a déclaré que l'homme « avait abusé de sa position dominante ». « C’est typique, après avoir violé notre intégrité physique, il nous a également accusées d'incompétence », a déclaré la femme. Selon les avocats de la partie civile, l'homme passait de « remarques odieuses » à des actes physiques. Une victime avait des relations sexuelles avec l'accusé, mais selon son avocat, « la relation s’est établit contre sa volonté, après des faits survenus pendant l’entretien d’embauche »
L'avocat de l'ex-professeur a déclaré que la femme cherchait à se venger. « Elle espérait que cela allait devenir une relation sérieuse, mais comme cela ne s’est pas fait, elle a été frustrée. Il y a eu des liens entre les différentes parties et il y a eu effectivement un complot. Après les faits, les femmes ont envoyé des mails à mon client qui n’étaient pas professionnels mais de l’ordre du flirt. »
Vraiment pas de chance
Le tribunal a demandé à l'accusé, qui nie tout, pourquoi il avait admis certains éléments auprès d’IDEWE. « Vous déclarez que des câlins ont pu se produire et qu'une victime est venue sur vos genoux, comment expliquez-vous ce gigantesque décalage ? » a demandé le président du tribunal Peter Coppens.
« Je n’ai jamais vu cette déclaration et ne l’ai jamais approuvée. Je ne l'ai jamais attirée consciemment ou inconsciemment sur mes genoux. J'ai sans doute déjà fait un ‘high five’ ou une tape dans le dos, mais pas plus que cela » a dit l'homme.
« Mais il y a quatre victimes, ce n’est quand même vraiment pas de chance. Je pourrais encore comprendre si cela était arrivé avec le ‘hashtag MeToo’, mais nous sommes ‘in tempore non suspecto’ » répondit le président.