C’est le dialogue de sourds entre les autorités politiques et la médecine générale. Malgré les doléances répétées et justifiées des médecins, les dirigeants au niveau fédéral font la sourde oreille ou, dans le meilleur des cas, pratiquent le « cause toujours ». A bout de souffle, les médecins de première ligne ont décidé de clamer une fois de plus leur mécontentement. Ils seront dans les rues de 9 villes wallonnes le mercredi 28 juin dès 11 heures

La colère grondait mardi au CA de la Fédération des Associations de Médecins Généralistes de la région Wallonne (FAGW). Et elle ne cessera pas de gronder jusqu’à ce que la médecine générale soit enfin entendue par les autorités. Les sujets qui fâchent envers les décideurs politiques sont toujours les mêmes et les médecins généralistes wallons « en ont littéralement ras-le-bol » devant le peu de réaction des autorités, ainsi qu’ils le proclament dans un communiqué. « Rien ne bouge », disent-ils, « malgré des demandes de concertation, des réunions, une lettre ouverte au Ministre de la Santé Franck Vandenbroucke et à la Ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, ainsi qu’une première manifestation des Médecins Généralistes de Wallonie Picarde. » Ils se sentent méprisés par les autorités et s’inquiètent pour la sécurité des médecins et des patients, ainsi que pour la qualité de la médecine générale.

On pouvait s’y attendre : il y a en premier lieu le 1733, pour lequel ils veulent le retour du tri de la « nuit profonde ». Dans le groupe de travail du Conseil national des Secours médicaux d’Urgence (CNSMU) chargé de la validation du manuel belge de régulation médicale, le président de la FAGW s’est trouvé seul à défendre cette option. « Il faut bien reconnaître » dit le Dr Guy Delrée, « que ce groupe de travail comprend pas mal de personnes qui proviennent du SPF Santé publique. La décision finale appartient au ministre Vandenbroucke mais on sent bien une différence de vision entre le Nord et le Sud du pays. » Les généralistes wallons veulent aussi que le 1733 couvre tout le pays et qu’il trie tous les appels. Tout cela va sans compter avec les questions de qualité du fonctionnement du 1733 et la problématique des contrôles conjoints par le SPF et les généralistes.  

Ils sont également fâchés de l’ingérence du Fédéral dans l’organisation des PMG. Plusieurs exemples sont cités dans le communiqué de la FAGW. Ainsi, il n’est pas question d’accepter la présence de deux médecins généralistes dans le PMG ouverts pendant la nuit complète. Et il n’est pas possible d’imposer qu’un généraliste soit présent dans les PMG à partir de 18h. Il y a aussi le financement insuffisant du personnel des PMG.  « Quant aux coopérations fonctionnelles », s’exclame Guy Delrée, au bout d’un an de négociations, on en est encore dans un projet imbuvable »

Le niveau de mécontentement est tel que tous les généralistes sont concernés. La FAGW va organiser une manifestation le mercredi 28 juin à 11h en 9 lieux différents du pays : Arlon, La Louvière, Charleroi, Liège, Mons, Namur, Ottignies, Tournai, Tubize. Autant dire que toute la médecine générale de Wallonie sera présente.

Les manifestations du 28 juin partiront à 11h de :

• Arlon Plaine des Manœuvres

• La Louvière Place Communale

• Charleroi Place Verte

• Liège Esplanade de la gare des Guillemins

• Mons Vaux Hall

• Namur Place d’Armes

• Ottignies Espace Cœur de Ville

• Tournai Hall des Sports

• Tubize Place de Tubize

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