Le 1er janvier, le GBO a changé de directeur avec l’entrée en fonction de Bertrand Delrée. Depuis l’arrivée en 2019 de Jean-Noël Godin, comme directeur, le syndicat médical s’était fortement professionnalisé en engageant aussi Ariane Peters, en charge de la communication. Cette mue va se poursuivre avec Bertrand Delrée qui sera épaulé par une nouvelle assistante de direction Sara Islami.

De son côté, Jean-Noël Godin assurera encore jusque mi-février 2024 une fonction de conseiller et continuera à transmettre sa connaissance des dossiers comme celui de la garde, entre autres. «Je ne quitte pas tout à fait le GBO mais suis serein car, avec Bertrand, nous avons trouvé la bonne personne avec le bon profil.»

Pour Bertrand Delrée, cette plongée dans le syndicalisme est avant tout la suite logique d’un parcours: «Sciences Po, Ressources humaines, Parlement fédéral en commission santé pour le MR… Le domaine de la santé m’a toujours beaucoup plu. J’ai travaillé pendant 2 ans en maison médicale au forfait. Je connais le GBO depuis plusieurs années parce que ma compagne est médecin généraliste et affiliée au GBO. Leurs valeurs m’ont toujours séduit.»

Ce parcours lui a permis de se forger une expérience en matière de relations avec les autres acteurs de la première ligne: «De par mon passé en maison médicale, j’ai toujours eu des contacts avec tous les acteurs de la première ligne. C’est un atout. Le GBO est très sollicité pour rencontrer ces autres métiers. J'ai aussi eu l'habitude des processus législatifs.»

L’un de ses défis sera d’attirer les jeunes généralistes à s’investir activement dans le travail essentiel réalisé dans les commissions, à la médico-mut, les organes d’avis,...: «C’est vrai que, aujourd’hui, on observe un désintérêt des jeunes par rapport à la politique, mais le syndicalisme médical, s’il y a bien une part de politique, c’est bien plus que ça puisque c’est au quotidien que notre travail a un impact direct sur la profession ! Il faut sensibiliser les jeunes médecins au fait que s’investir dans la représentation et la défense de ses pairs apporte beaucoup de choses à titre professionnel et privé. Pour y arriver, il faudra permettra à nos représentants d’arriver à équilibrer leur vie professionnelle et privée, notamment en répartissant les mandats sur un plus grand nombre de personnes. Cela demandera de l’écoute et du dialogue...» 

La pédagogie sera un aspect important car le travail syndical est celui du temps long: «Nous sommes aujourd’hui dans l’instantanéité au quotidien. Les jeunes médecins qui vont aller dans ces réunions doivent comprendre et accepter qu’il faut du temps pour prendre des décisions complexes... alors qu’en même temps, il est urgent de réformer le système.»

Le GBO entend peser sur la réflexion à ce sujet comme l’explique Jean-Noël Godin: «Au niveau de l’Inami, il y a des projets relativement concrets de réformes de la médico-mut qui répondent à un besoin exprimé par les plus jeunes. Il faudrait peut-être prévoir, à terme, une rémunération des médecins pour leur travail en matière de santé publique, de santé de la population, de formation et de participation d’organes où leur présence est requise. Le système doit être revu.»

Cette nomination de Bertrand Delrée est aussi un signal de rajeunissement, comme le reconnaît le président le Dr Paul De Munck: «Outre notre nouveau directeur, je tiens à souligner qu’avec Kevin Pirotte, Laura Verstraeten, Audrey Bonnelance, Pascaline d’Otreppe, Pierre-Louis Deudon, près de la moitié de notre Organe d’Administration sont des médecins de la nouvelle génération ! Notre défi reste le rajeunissement et la féminisation.  Aujourd’hui, avec la pression qui est mise sur les cabinets médicaux, il est difficile de dire que l’on ne travaille pas pendant une matinée. La réponse économique ne peut pas être la seule réponse. Il faut un changement en profondeur pour permettre une bonne défense professionnelle.»

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