Le nombre de généralistes en formation reste insuffisant

Les statistiques actuellement disponibles ne dessinent pas une progression vers la résorption de la pénurie en médecine générale. Et les chiffres bruts ne disent pas tout : la persistance d’inconnues empêche d’en comprendre correctement l’impact.

Selon la cellule de planification des soins de santé du ministère de la Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, 720 jeunes diplômés s’étaient engagés dans la voie de la spécialisation en médecine générale en 2021 pour l’ensemble du pays. Ceux qui ont arrêté leur parcours en médecine générale pour se réorienter ne sont pas pris en compte dans les chiffres. A la date du 13 décembre 2022, ils sont 246 francophones et 340 néerlandophones, soit 586 au total. Ces derniers chiffres sont arrêtés à la mi-décembre et l’encodage demande un délai. L’année 2018 a connu un pic lié à la double cohorte liée à la réduction des études en sciences médicales de 7 à 6 ans.

Tableau 1: Nombre de stages débutés en médecine générale (sans les stages arrêtés pour réorientation) par année de débutdu stage et par communauté (extraction du cadastre au 13/12/2022)

 

 

Année de début du stage

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

PARTIEL

FR

127

171

212

250

319

697

404

431

401

246

NL

212

256

283

329

316

501

341

387

319

340

Total

339

427

495

579

635

1198

745

818

720

586

 

De source universitaire, on apprend que le nombre des étudiants actuellement en 1ère année de de spécialisation en médecine générale du côté francophone est en réalité de 335. Il s'agit de ceux qui ont une convention de formation CCFFMG (Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale). La différence avec le tableau de la cellule du SPF Santé publique est sans doute due au délai d’encodage.

Le nombre total de médecins généralistes en formation du côté francophone s’élève actuellement à 1075.  L’UCLouvain en forme 460, l’ULB 352 et l’ULiège 263. Le tableau 2 donne le contingent francophone total en formation pour les cinq dernières années.

Tableau 2: Nombre total de médecins en formation de médecine générale en Fédération Wallonie-Bruxelles au cours des cinq dernières années.
 

Année

Nombre

2022

1075

2021

1158

2020

1141

2019

1140

2018

1024

Le nombre de généralistes en formation du côté francophone est relativement stable. On voit que sur l’ensemble des médecins en formation de médecine générale, l’effet « double cohorte » (2018) ne se démarque pas. Cela suggère qu’on ne s’avance pas réellement vers une résorption de la pénurie. Mais il reste un certain nombre d’inconnues à ce stade pour pouvoir évaluer correctement la situation.

Toutes les zones du pays ne souffrent pas identiquement de la pénurie. Les incitants à l’installation dans des zones mal couvertes sont diversement appréciés. De plus, on est seulement en train d’évaluer ce que signifie un équivalent temps plein et à combien d’ETP l’activité en médecine générale correspond actuellement. A côté de cela, on mesure mal pour l’instant l’impact que pourrait avoir à l’avenir la diminution récente des cohortes à l’entrée des études médicales. Sur l’accès aux études, c’est le Fédéral qui a la main et on ne sait pas ce qu’il en fera. Mais le contingent sortant au bout de six ans sera tout de même à répartir entre les généralistes et les autres spécialistes, avec une autre inconnue : le nombre de médecins qui auront un « triple zéro » Inami et qui ne seront ni d’un côté ni de l’autre. Enfin il y a le flux de médecins étrangers, difficilement quantifiable a priori. Bref, les chiffres de la formation ne disent pas tout.

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