Le président de la MC Luc Van Gorp est satisfait du résultat des négociations intervenues en médicomut ce lundi en présence du ministre Vandenbroucke, mais juge la démarche de l’ABSyM «disproportionnée». Son collègue de Solidaris Paul Callewaert s’est dit «heureux que le bon sens l’emporte».
Les deux ténor se sont exprimés à ce sujet sur les ondes de la station publique flamande Radio 1. «Nous sommes pleinement favorables à la loi qui a été votée et qui permet aux patients d’avoir une vision claire des tarifs qui leur seront portés en compte. Malheureusement, le fait que ce dossier ait fait tant de bruit a mobilisé l’énergie de nombreuses personnes alors que ce n’était pas nécessaire», a expliqué Luc Van Gorp. Paul Callewaert a abondé dans son sens, soulignant que tout est à présent encore un peu plus clair et que «les explications du ministre ont permis d’apaiser les craintes des médecins». «La concertation réclamée par l’ABSyM existe et a toujours existé et les conséquences d’une dénonciation de l’accord auraient pu se retourner contre ses membres», a-t-il encore souligné. «En substance, ici, rien n’a changé. Il est capital d’éviter un report des soins en raison de tarifs trop élevés ou trop peu clairs.»
L’issue de la concertation reste néanmoins incertaine, tout comme la possibilité que la convention se trouve malgré tout déstabilisée dans le décours des débats.
«Le syndicat du patient»
Luc Van Gorp a brièvement retracé le contexte global. «Le problème, c’est que, dans le contexte des débats autour d’un autre mode de financement des hôpitaux, nous sommes en discussion avec une grande boîte noire. Nous avons un montant de 35,2 milliards à partager en concertation avec les employeurs et avec les travailleurs.»
«Nous sommes le syndicat du patient, que nous cherchons à protéger», a poursuivi le président de la MC. «La mesure du ministre était bénéfique en ce sens que les patients ne savent pas bien, à l’heure actuelle, ce qu’ils doivent payer chez leur médecin. Lorsqu’une convention est conclue, il est tout de même curieux qu’il subsiste encore un groupe qui ne s’y tient pas.»
Paul Callewaert aussi estime que le principe même du conventionnement est aujourd’hui sous pression. «Les titulaires de profession libérale touchent un montant conséquent pour faire leur travail. C’est tout de même assez fort que, dans ce contexte, les médecins conservent la possibilité de s’écarter des tarifs convenus.»
Des soins financièrement abordables sont-ils en passe de devenir une denrée rare? «Si tous les moyens disponibles sont utilisés de manière efficiente, ce montant doit suffire, même s’il est possible qu’une redistribution soit nécessaire à l’intérieur de certains groupes. Néanmoins, le patient ne peut pas en faire les frais. Peut-être devons-nous, ici, ajuster certains principes hérités du passé pour préserver un modèle financièrement accessible.»
Les deux pontes mutualistes ont encore été interpelés sur le fait que, tout en pointant les médecins du doigt, les mutuelles elles-mêmes font payer davantage aux patients par le biais d’assurances supplémentaires. Ne s’agit-il pas d’un problème comparable et, au fond, où est alors la justice?
«Vous prenez les choses à l’envers», contre-attaque Luc Van Gorp. «Des assurances facultatives – et en particulier des assurances hospitalisation – ont été créées au sein des mutuelles pour éviter que les patients doivent payer de plus en plus de suppléments. Nous avons toujours été partisans d’un système qui permette de se passer de ce type d’assurance, et c’est justement pour cela que nous sommes convaincus que la transparence autour des moyens alloués est indispensable.»
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Bien lire entre les lignes … il y a bien un problème avec la « boite noire » du fin hospit et aussi dans l’efficience : « Si tous les moyens disponibles sont utilisés de manière efficiente, ce montant doit suffire, même s’il est possible qu’une redistribution soit nécessaire »
— Gilbert Bejjani (@drbejj) January 10, 2023