Quel aura été l’impact du Covid sur les dépenses en santé 2020? Sur les honoraires des médecins? L’Inami a fait les comptes. Les prestations de soins ont absorbé 1,474 milliard de moins qu’en 2019. Mais de l’argent a été réorienté pour préserver la continuité des soins et un extra de 809 millions décrété (testing, primes d’encouragement, etc.). MG et spécialistes ont connu, par rapport à 2019, un recul de 13,7 et 16,9 % des prestations, limité selon les branches grâce à la télémédecine.

D’après le bilan de l’Inami, disponible en ligne, la réduction totale des dépenses pour les actes de soins se chiffre à 1,227 milliard au 1er semestre, « surtout en raison du report des soins », et à 247 millions au 2e semestre. 

Pour le secteur hospitalier, les dépenses sont en repli de 4,1 % par rapport à 2019, si on considère tant les hospitalisations que les soins de jour. Les honoraires des médecins ont représenté la moitié des dépenses en milieu hospitalier. Pour ce poste, elles ont diminué de 9 %. 

Les interventions de l’assurance maladie sont par contre assez stables pour l’ambulatoire non hospitalier « en raison d’une hausse au 2e semestre ». L’illustration d’une année à deux vitesses... Hors hôpital, donc, les dépenses diminuent globalement de 0,1 %. Dans certaines branches, comme celles des dentistes et des opticiens, la baisse peut atteindre 12 %. Dans d’autres, comme celles des infirmiers et des sage-femmes, ce sont des hausses qui sont à l’œuvre, allant jusqu’à 8 %. « Le nombre de prestations pour la visite/consultation d’un médecin diminue de 0,8 % à peine par rapport à 2019 », ajoute l’Inami - mais sans les contacts à distance, le recul se serait chiffré à 15% en moyenne, et à plus de 60% en avril.

Les spécialistes sévèrement  impactés 

Le corps médical a été touché différemment par le ralentissement de l’activité. Si on compare 2019 et 2020, les consultations chez le généraliste ont reculé en moyenne de 13,7%. Dans des disciplines spécialisées, le taux est plus sévère : - 31 % chez les gériatres, - 24% chez les pédiatres ou - 18% chez les neurologues et (neuro)psychiatres, par exemple, sur les 12 mois considérés. Les mois les plus noirs (avril/mai) ont vu dans ces spécialités des baisses d’activité allant de 94, 67 ou 81%, respectivement. D’autres domaines, comme la cardiologie ou l’onco-hématologie enregistrent des deltas 2020/2019 de - 12,6 et - 6,3%. Le recul, toutes spécialités monitorées confondues et sur base annuelle, est estimé à -16,9%.

Réorientation…

L’Inami rappelle avoir, pour assurer la continuité des soins, réorienté certains moyens inscrits au budget 2020. On songe bien sûr au feu vert donné aux actes sans contact physique. « Tous secteurs confondus, les dispensateurs ont comptabilisé 11,3 millions de prestations à distance ». Facture globale : 238 millions d’euros. Une avance de trésorerie fédérale exceptionnelle de 2 milliards a aussi été décidée pour les hôpitaux généraux et psychiatriques, et un bonus one shot de 20 euros attribué aux MG pour la gestion du DMG. 

… et rallonge

Par ailleurs, en fin d’année, le conseil général a approuvé un montant de 1,242 milliard pour des mesures de lutte contre le covid hors objectif budgétaire, via un financement public supplémentaire. Cet extra est estimé à 809 millions. Sans exhaustivité, on pointera la prime d’encouragement aux travailleurs de la santé (199,6 millions), le financement de matériel de protection (155) ou celui des centres de tri et de prélèvement (55,7). Sans compter le remboursement de quelque 5,35 millions de tests, un coût de « 229,648 millions d’euros pour l’assurance soins de santé (hors frais de fonctionnement) ».

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