Après la présentation à la médicomut lundi soir, les professeurs Ann Van den Bruel (KU Leuven) et Jean-Luc Belche (ULiège) ont dévoilé les conclusions du groupe de réflexion New Deal lors d’une conférence de presse. Les deux professeurs ont salué l’implication des généralistes dans ce travail . Si la question du financement reste floue à ce stade « Le modèle financier doit être stimulant pour le professionnel et accessible pour le patient.»
Pour rappel, ce groupe de réflexion était composé de représentants des syndicats de médecins, des caisses d'assurance maladie, des centres académiques de médecine générale, des associations scientifiques de médecins généralistes, des cercles de médecins généralistes, des médecins généralistes en formation, de l'INAMI, du SPF et du KCE.
La réactivité des généralistes
Les deux professeurs ont salué l’implication des généralistes dans ce travail : « Pour rappel, nous avons lancé un appel aux Glems via le site de l’Inami début septembre et nous avons reçu 61 candidatures. On a recherché une diversité de pratiques et de localisations. Les 11 Focus-groupes représentent 120 médecins généralistes. Ils ont évoqué l’importance d’une internalisation de la pratique des infirmières notamment pour développer une connaissance entre les professionnels et aussi développer la relation-patient (confiance et durée). Tout cela doit évidemment être encadré dans des protocoles internes de collaboration. Le généraliste définit les modalités de travail de supervision et de délégation » a rappelé Jean-Luc Belche (ULiège)
Les médecins généralistes ont également été interrogés directement par le biais d'une méthode qualitative (groupes de discussion) et d'une méthode quantitative (enquête). Pour rappel, sur la base de 4 thèmes de discussion (paquets d'activité, relation avec le patient, professions de soutien, organisation et financement), la proposition (NewDeal) pour un nouveau modèle d'organisation et de financement a été formulée. La proposition de ce groupe de réflexion est maintenant développée par le Comité national des médecins et des caisses d'assurance maladie.
Les avantages attendus
Les deux professeurs ont rappelé les effets attendus du projet pour les généralistes avec un financement de capitation pondéré, analogue au DMG, mais avec des montants plus élevés. « C’est important parce que cela débouche sur une reconnaissance et rémunération du travail en dehors des contacts directs avec les patients et plus d’autonomie dans l’affectation des moyens (diversité du paysage de la pratique MG). Au quotidien , cela va permettre une meilleure délégation de tâches, entre médecins et/ou autre professionnels de soins » a expliqué Jean-Luc Belche (ULiège) qui a aussi insisté sur l’adaptation de la rémunération suivant la gravité et la complexité : « La rémunération du travail est maintenue, mais l’incitation à privilégier la quantité à la qualité diminue. Sans oublier que la valorisation des actes techniques est maintenue par le maintien des tarifs actuels. »
Ann Van den Bruel (KU Leuven) a rappelé qu’il est essentiel que « le nouveau modèle soit suffisamment stimulant pour préserver l’accessibilité pour les patients et la qualité du travail des médecins. »
Meilleure accessibilité des médecins
Selon eux, la délégation des tâches évoquées dans le New Deal sera bénéfique pour les généralistes à plusieurs niveaux avec des financements par primes pour les pratiques comme par exemple, une amélioration de la qualité sur le plan de la prévention et des soins proactifs grâce à la délégation de tâches. « Il y aura une augmentation de l’accessibilité du médecin généraliste pour des nouveaux patients et donc une baisse du nombre de consultations des généralistes par patient grâce à la délégation de tâches. Par ailleurs, la prime de gestion de pratique libère du temps pour développer des processus de pratique et des directives menant à une amélioration de la qualité. »
Quid du cabinet
Évidemment, de nombreuses questions ne sont pas résolues comme celle des cabinets de consultation : « Agrandir une équipe de soins amène évidemment une réflexion sur les locaux...étant donné que les généralistes travaillent souvent dans leur propriété privée. Il faut en discuter évidemment. » précise Jean-Luc Belche (ULiège)
Cette équipe « agrandie », et la délégation des tâches qui pourrait en découler, ne ravit pas tous les médecins : « Au niveau de la délégation de la pratique, suivant la sensibilité, certains généralistes sont prêts à déléguer. D’autres préfèrent garder l’ensemble de leur prérogative. Les discussions vont se poursuivre. »
Comment financer ?
La question du financement reste floue à ce stade et c’est normal puisque les groupes de travail doivent encore affiner la démarche : « Le modèle financier doit être stimulant pour le professionnel et accessible pour le patient....Il doit permettre la continuité, la disponibilité et la reconnaissance et une utilisation rationnelle des soins sans oublier une diminution de la charge administrative pour les généralistes. »
> Retrouvez le texte complet du rapport New Deal
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