« Nous voulons dépasser les divisions, aller au-delà de nos impressions de rivalités », a affirmé le Pr Didier Giet (ULiège), président du Collège de Médecine Générale de Belgique francophone (CMG), en inaugurant le premier Congrès de Médecine Générale. Ce rendez-vous , organisé à Namur, a rassemblé 400 médecins autour des grands défis de la profession. Une réussite qui témoigne de l’urgence d’une réflexion collective pour renforcer la médecine générale face à un avenir incertain.
La médecine générale – ce n’est un secret pour personne – est aujourd’hui confrontée à de nombreux défis, les uns anciens, les autres nouveaux. Parmi les premiers, on peut citer des questions bien connues comme celle des honoraires ou encore l’agressivité envers les médecins, qui, bien qu’ancienne, s’accroît avec le temps. Quant aux nouveaux défis, ils incluent des problématiques comme la durabilité, l’informatisation des pratiques ou l’avènement de l’intelligence artificielle. Face à ces enjeux majeurs, le médecin généraliste peut se sentir désorienté, surtout s’il exerce seul ou dans une petite structure. Il était donc essentiel d’organiser un espace pour réfléchir collectivement. C’était précisément l’un des objectifs de ce congrès. Pendant deux jours, dans les locaux de l’UNamur, les participants ont écouté des confrères partager leurs interrogations et les solutions qu’ils mettent en œuvre dans leur pratique. Si les réponses ne sont pas universelles, chacun a pu repartir avec des pistes à expérimenter.
Une participation qui témoigne d’un besoin
Avec pas moins de 400 participants, ce congrès répondait manifestement à une attente. Médecins généralistes confirmés, assistants en formation (environ 60) et même étudiants en médecine ont répondu présents. De jeunes médecins ayant récemment terminé leur assistanat sont venus présenter leur travail de fin d’étude, non comme un exercice académique, mais comme un exemple concret de recherche en médecine générale. Ces travaux abordaient des problématiques actuelles et apportaient des éléments de réponse basés sur leurs recherches.
Une voix unie face aux défis organisationnels
Au-delà de la réflexion individuelle, ce congrès a également mis en avant l’importance de parler d’une seule voix face aux autorités sur des sujets consensuels. « Nous voulons dépasser les divisions, aller au-delà de nos impressions de rivalités », a déclaré le Pr Didier Giet (ULiège), président du CMG, lors de l’ouverture.
Le Dr Anne Gillet (GBO), past-présidente du CMG, a ajouté : « La porte du médecin généraliste est la première à laquelle vient frapper le patient. Elle est la plus accessible. Le médecin généraliste accompagne toutes les étapes de la vie, du suivi de grossesse à l’accompagnement en fin de vie. Face aux défis actuels, nous devons réfléchir collectivement, participer et négocier pour dessiner notre avenir. » Les objectifs de ce premier congrès étaient donc clairement définis. « Nous aurons réussi si chacun repart avec un nouvel ami, une nouvelle idée ou un nouveau projet », a conclu le Pr Giet. Une ambition manifestement atteinte, à en juger par le succès de cet événement.
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