Du côté des MG wallons, on fustige le déficit de concertation par la Région (*), couplé à un manque d’infos pratiques sur la vaccination de la première ligne et sur leur implication dans la campagne de vaccination dans des centres définis unilatéralement par les autorités. L’Agef, à Verviers, a voté contre sa participation au schéma imposé par la Région.

Un président de cercle nous rapporte qu’à ce stade, les MG en sont réduits à composer avec des infos de couloir et ce qu’ils lisent dans les médias grand public. Ainsi, « l’hôpital où seraient supposés se faire vacciner les consœurs et confrères du coin n’est au courant de rien... », nous explique notre interlocuteur, alors que cet établissement est supposé commander les doses de produit nécessaires. Si La Citadelle a fait savoir qu’elle assurerait à partir de la mi-février la vaccination des prestataires de première ligne liégeois, les choses ne semblent donc pas aussi claires partout. Par ailleurs, les MG, « qui aimeraient anticiper et s’organiser », se posent également énormément de questions sur leur mobilisation en tant que vaccinateurs dans les centres officiels, poursuit notre interlocuteur.  « A entendre Elio Di Rupo, c'est comme si c'était fait. Mais cette participation interviendra-t-elle sur base volontaire, de réquisition ? Dans quelles conditions, avec quelle rétribution ? » 

Apparemment, les réponses concrètes, si elles existent, ne sont pas « redescendues » jusqu’aux acteurs de terrain pressentis pour l’opération… 

MG en province de Luxembourg, Carol Huberty ne disait pas autre chose, il y a peu, sur les antennes de TV Lux. En résumé, elle regrette que la profession apprenne les décisions par la presse. Elle affirme que les MG n’ont pas été consultés sur le choix des centres, le nombre de lignes de vaccination ou l’organisation des équipes mobiles. 

L'Agef fait de la résistance

Même son de cloche du côté de l’Agef, l’Association des MG de l’Est francophone, avec un mécontentement palpable. « Cela fait 10 mois que nous sommes dans l’actualité et la tête dans le guidon, sans avoir d’informations et surtout de considération de la part de nos dirigeants », déplore Michel Meuris, le président. Son conseil d’administration, rassemblé en urgence mardi, a émis un avis négatif quant à une participation du cercle à l'organisation de la vaccination dans le schéma imposé par la Région wallonne - ce dont il a fait part à Yvon Englert. Ici aussi, les MG se plaignent de l’absence de concertation préalable et du flou autour de la campagne (personnel nécessaire dans les centres, conventions, budget…). 

A noter qu’au niveau du Collège de médecine générale (CMG), qui a pu intégrer le groupe de travail fédéral définissant les populations prioritaires à vacciner, on n’a toujours pas reçu d'invitation à rejoindre la taskforce vaccination. « C'est assez incompréhensible », commente le Dr Barbut. Le président du CMG rappelle pourtant à quel point la médecine générale a démontré son engagement. « Elle est absolument nécessaire pour toute lutte contre les épidémies, nous avons une vision pré-hospitalière précieuse et on ne nous intègre que du bout des lèvres ! » 

(*) ou plus exactement : un retard de concertation, intervenue après que le maillage des centres de vaccination ait été établi par une société de consultance. 

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