L'an dernier, 112.131 personnes sont décédées en Belgique, ressort-il des chiffres provisoires publiés vendredi par l'office belge de statistiques, Statbel. Cela représente une hausse de 0,8% par rapport à 2023, mais un nombre stable comparé à la moyenne des quatre précédentes années de référence (2019, 2021, 2022 et 2023). L'année 2020 n'est pas comptabilisée dans cette période en raison de la crise sanitaire du Covid-19 qui a provoqué une surmortalité importante.
Selon ces données de 2024 qui doivent encore être consolidées et analysées, notamment par l'institut belge de la santé publique Sciensano, les différences entre les régions sont marquées. La Flandre a ainsi connu une augmentation de 1,2% par rapport à 2023 et de 1,1% par rapport à la période de référence, alors que la Wallonie a enregistré une hausse de 0,4% sur un an, mais une diminution de 1,1% par rapport à la moyenne de référence. En Région bruxelloise, on enregistre des baisses respectives de 0,7% et 3,3%.
Statbel pointe également des variations entre les tranches d'âge. Une baisse du nombre de décès par rapport à la période de référence est constatée parmi les moins de 75 ans. La tendance s'inverse à partir de cet âge, avec une augmentation de 0,3% chez les 75-84 ans et même de 2,3% chez les plus de 85 ans.
"L'évolution de la structure de la population joue très probablement un rôle important", analyse l'office belge de statistiques. "Le nombre de personnes de plus de 85 ans est en hausse depuis plusieurs années. (...) Il y a donc de plus en plus de personnes dans les groupes d'âge où le risque de décès est plus élevé". Il ne s'agit que "d'une partie" de l'explication, ajoute toutefois Statbel.
L'institution estime par ailleurs que cette composition de la population peut aussi expliquer les différences régionales. "La Flandre affichait par exemple la plus forte proportion de personnes de plus de 85 ans au 1er janvier 2024 (3,3%)", devant la Wallonie (2,7%) et Bruxelles (2%). "Des analyses plus approfondies sont nécessaires pour mesurer l'effet des différences de composition de la population", signale Statbel.
Le rapport révèle encore une tendance "typique": le nombre de décès reste plus important en hiver qu'en été. "Nous avons connu l'an dernier peu de conditions extrêmes susceptibles d'avoir un impact sur ce nombre", commente-t-il.
Les chiffres mensuels de l'an dernier par rapport à la période de référence 2019-2021-2022-2023 montrent par ailleurs une tendance à la hausse en janvier, février et de juin à octobre (de 0,4 à 5,2% de plus). Les mois de mars, avril, mai, novembre et décembre affichent des chiffres en baisse (de 2,5 à 4,6% de moins). "Les pics et les creux du nombre de décès sont généralement la conséquence de certains facteurs, comme l'intensité de la grippe saisonnière, les températures mesurées en été ou la qualité de l'air", explique l'office belge de statistiques.
Les résultats définitifs des causes des décès seront "étudiés prochainement" pour mieux cerner les causes générales de la mortalité belge en 2024, conclut Statbel.