Une application informatique innovante développée en interne permet de contrôler à distance des échantillons et des prélèvements à analyser. Elle surveille également le respect d’un intervalle de température spécifique lors de son transport.
Le Laboratoire de Biologie Clinique de Charleroi, intégré dans les bâtiments de l’hôpital Marie Curie, traite au quotidien des milliers d’analyses pour ses patients, en interne comme en externe. Et le labo, le LBC, a innové en développant une traçabilité pour le transfert de ces échantillons.
Cela se sait peu mais l’un des plus grands services du CHU de Charleroi reste le Laboratoire de Biologie Clinique, le LBC. La qualité et le contrôle de celui-ci restent primordiaux, avec des résultats probants: le LBC du CHU de Charleroi a ainsi obtenu le Prix wallon de la Qualité en 2007, «et nous avions été le premier laboratoire hospitalier à être certifié ISO 9001-2000», précise encore le Dr Govaerts, à la tête du LBC.
Un travail constant est mis en place, et le laboratoire peut ainsi se targuer d’être pionnier en la matière: il s’agit ici du contrôle à distance des échantillons et des prélèvements à analyser.
«Nous disposons en effet d’une autre norme, ISO 15189, relative au délai de transport des échantillons, une transmission qui implique également le respect d’un intervalle de température spécifique», précise-t-on encore au laboratoire. Un écart, un dépassement de température constaté durant le transport de l’échantillon à analyser suffit en effet à annuler l’examen sollicité. «Afin d’éviter ce genre de situation, nous avons donc travaillé avec le service des Technologies de l’Information et des Communications (TIC)», poursuit le Dr Govaerts.
«Et une solution a pu être trouvée qui permet de suivre, en temps réel, le transfert de ces prélèvements destinés à analyse. Les suivre, mais aussi surveiller, justement, la température!»
Une application informatique unique en Belgique
La technique déployée ici est une première, non seulement en Wallonie mais également sur le reste du territoire belge. «Il s’agit d’une application informatique qui a pu être mise au point ici, par nos services», souligne-t-on avec une fierté légitime.
Concrètement, le principe consiste en celui d’une balise, un capteur sur l’ensemble des trajets effectués par les navettes chargées de véhiculer les prélèvements. «Il faut savoir que nos chauffeurs effectuent cinq tournées journalières, des tournées de ramassage, comme on les appelle.» Ces tournées s’effectuent auprès de 70 points de collecte: parmi ceux-ci, le CHU dispose de 13 centres de prélèvements, sur la région de Charleroi, mais également à Anderlues, Philippeville et La Louvière.
À ces centres, se rajoutent les centres de prélèvements ambulants, mais aussi les domiciles des patients suivis.
«Grâce au système mis en place avec notre service TIC, des alertes peuvent être lancées au chauffeur si jamais un dépassement de température se manifeste avant d’atteindre notre site principal du LBC, ici, à Marie Curie.» L’application permet également de prévenir les acteurs de terrain avant que la température du prélèvement transporté ne soit trop fortement modifiée. «Ce que nous appelons le franchissement du seuil acceptable.»
Le système de géolocalisation permet également de pouvoir orienter le chauffeur vers le centre d’activités le plus proche de sa route. Le système permet en outre de calculer les délais des différentes tournées, une nouvelle marche pour une optimisation maximale du système. Mieux encore, au CHU de Charleroi, on se projette dans l’avenir, en se basant sur une expérience déjà pratiquée en Suisse: le transport de ces échantillons, de ces prélèvements, à l’aide de… drones! «Pas des drones tel qu’on peut en voir dans le commerce, bien sûr», sourit-on encore au CHU de Charleroi. «Non, il s’agit de drones médicalisés, de grandes boîtes frigorifiques.»
Il s’agit là d’une idée sur laquelle il faudra toutefois encore travailler avant d’éventuellement la voir mise en pratique. «Notamment parce que Charleroi dispose d’un aéroport et que la couverture aérienne est évidemment très réglementée. Mais oui, on y réfléchit!»