Vandenbroucke à la santé : « Le dialogue était possible avec lui » (de Toeuf)

Le Dr Jacques de Toeuf se souvient que si cela avait parfois été agité avec lui à la santé, il en garde néanmoins un bon souvenir. "Le dialogue était possible avec lui" Le président de l’Absym, le Dr Philippe Devos avoue qu’il ne le connaît pas : "Je pars sans à priori. J’espère qu’il partira aussi sans à priori."

La relation entre le nouveau ministre de la santé Franck Vandenbroucke et le monde médical n’a pas toujours été de tout repos comme lorsque le dimanche 12 novembre 2002, une centaine de médecins, pharmaciens, kinés et infirmières se sont rendus au domicile du ministre des Affaires sociales pour exprimer leur mécontentement. Cette action se poursuivra par une grande manifestation nationale à Bruxelles à la mi-décembre de la même année et de nombreuses manifestations en province.

« Ce n’est pas un mauvais choix »

Le Dr Jacques de Toeuf, Président honoraire de l'ABSyM, reconnaît que « cela avait été assez agité à l’époque » mais qu’il en « garde un bon souvenir. »  Notamment pour le temps que le ministre de l’époque a consacré aux médecins : « Je n’ai plus connu après des ministres qui ont passé autant de temps avec nous à essayer de comprendre les enjeux. Il a été capable de trouver des consensus et parfois de changer ses avis de départs. Avec lui le dialogue était possible et cela permettait d’avoir des résultats concrets. »

Il le suit toujours « J’ai été l'écouter à l’ULB l’année passée et ce qu’il disait là était modéré. Pour moi, ce n’est pas nécessairement un mauvais choix comme nouveau ministre de la santé. » 

Plusieurs réformes

Jacques de Toeuf fouille dans ses mémoires : « Je me souviens de l’affaire de la suppression des suppléments d’honoraires en 1998. Cela avait fait beaucoup de tensions. Dehaene nous avait soutenu et Vandenbroucke avait compris qu’il fallait garder une liberté d’honoraires encadrées. » Cela débouchera  notamment pour les médecins non-conventionné sur la fin des suppléments dans les chambres à deux lits même si cela ne visait que les Vipo (BIM) à l’époque. 

D’autres mesures ont été prises avec lui : « Il avait réformé le service de contrôle et d’évaluation médicale. On a passé deux soirées avec tous les syndicats médicaux pour arriver à un texte qui soit moins unilatérale. »  Il a aussi « publié la nouvelle loi de financement des hôpitaux . Cela a été une réforme importante.» C’est lui qui a aussi bien pris conscience du problème de « la pléthore des prestataires de soins. Il a initié les bases du travail de la commission de planification. C’est lui aussi qui a mis en place l’indemnité de sortie des Kinés qui rendaient leur numéro Inami... parce qu’il y en avait trop. »

Pas d’apriori

De son côté, le président de l’Absym, le Dr Philippe Devos avoue qu’il ne le connaît pas : « Je pars sans à priori. J’espère qu’il partira aussi sans à priori. Si j’ai déjà quelqu’un qui répond à mes emails. Ce sera déjà une grande avancée. Il ne pourra être que mieux. J’espère que l’on partira avec une envie de tourner une nouvelle page blanche dans le domaine de la santé. Les défis de notre secteur sont très importants. »

"Ministre des Affaires sociales aguerri au sein du gouvernement Verhofstadt de 1999 à 2003, Frank Vandenbroucke a toujours géré ses dossiers avec une grande connaissance de la matière. Au cours de son mandat ont surgi de nombreux conflits sans jamais l'empêcher de laisser la porte ouverte à la concertation et au dialogue avec les médecins", rappelle jeudi l'Absym dans un communiqué,  qui espère une "même capacité d'écoute" aujourd'hui.

L'Absym se réjouit de la norme de croissance légale de 2,5% prévue dans l'accord de coalition pour le domaine des soins de santé. L'Association insiste pour que cette norme de croissance soit répartie correctement, en considérant avant tout les besoins de la population.

"Parallèlement, il est important que le nouveau gouvernement pose les bases pour faciliter la poursuite de l'innovation dans le domaine de la médecine", conclut le Président de l'Absym.

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