La" lettre à mes jeunes consoeurs et confrères" du Dr David Simon qui témoignait de son vécu de la pléthore au début de sa carrière a suscité de nombreuses réactions. Dont celle du Dr Anne Gillet (GBO) qui répondait avec une "lettre ouverte à nos partenaires syndicalistes de tous bords". Le Dr Simon regrette la réaction à son texte qui lui prête "la finalité de légitimer la pénurie." La réponse du berger à la bergère ...
Il est dommage de réagir à un texte qui a pour but d'expliquer aux jeunes ce que fut la pléthore en lui prêtant la finalité de légitimer la pénurie. La conclusion de ma lettre était pourtant explicite : « Ce n’est pas par mépris à l’égard de votre crainte du burn out mais parce cette évocation est cathartique … ça nous fait du bien de nous répéter encore une fois que nous sommes sortis indemnes de cette horreur : la pléthore.»
Ton constat sur la pénurie dans les disciplines non curatives est exact. Les professions de médecin du travail et de médecin conseil de mutuelle n’attirent pas les jeunes. Ils préfèrent être l’avocat du patient que celui de son employeur ou du contribuable. A l’inverse, la médecine scolaire, l’ONE et le planning familial ont un énorme succès auprès d’eux. Ils apprécient de diversifier leur activité dans une pratique non curative mais ils y renoncent rapidement car la rémunération horaire proposée n'atteint pas la moitié de celle que leur offre la médecine générale quelques mois après leur installation. En outre le GBO a obtenu, après des années de combat acharné, que le médecin généraliste qui fait le choix de se consacrer à plein temps à ces deux disciplines ne soit plus considéré comme un médecin généraliste et perde son accréditation et son statut social.
La suppression de la planification fédérale serait un retour à la méthode Leburton : augmenter le nombre total des médecins pour qu’ils acceptent des emplois peu attractifs et mal rémunérés. Ne serait-il pas plus juste d'inviter ces secteurs à majorer la rémunération des médecins qu’ils emploient ? Certains l’ont fait, avec succès.
L’ABSyM a promu l’idée de faire passer le nombre cible de généralistes de 25 à 40%. Mais des années durant, le nombre de diplômés francophones optant pour la médecine générale n’a pas atteint ce plafond pour la seule raison que les facultés de médecine sabotaient l'image du généraliste. La tendance s’inverse mais il faudra des années pour revenir à l’équilibre. Les jeunes en payent le prix aujourd’hui.
Nous avons toujours plaidé pour la sortie hors quota des disciplines en pénurie telles que les gériatres, les urgentistes, les pédopsychiatres de même que les disciplines non curatives.
Par ailleurs tu es parfaitement consciente que la toute grosse majorité des généralistes néerlandophones refusent qu’on relâche la planification fédérale. Nous ne comprenons pas pourquoi le GBO s’obstine à jeter de l’essence sur le feu communautaire alors que la septième réforme de l’état est annoncée.
Nous sommes convaincus que la solution viendra de la planification communautaire qui répartira bientôt les numéros INAMI entre les spécialités.
Lire aussi: Pléthore VS pénurie: lettre ouverte à nos partenaires syndicalistes de tous bords (Dr A.Gillet)
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Nathalie PANEPINTO
07 avril 2022Prétendre que les médecins du travail sont l'avocat de l'employeur témoigner d'un méconnaissance de la spécificité des collègues médecins qui pratiquent cette branche. Faut-il d'alors s'étonner du faible soutien des syndicats médicaux par les médecins en général ? Le manque de nuance est révélateur d'une méconnaissance du terrain. Comment voulez-vous alors que l'on vous fasse confiance. Syndicalistes médicaux ? Confiance, méfiance, défiance.