L'information vient de tomber : l'heure de prestation d'un généraliste vaut 80.34€ soit 51% des 155.60€ que vaut celle du médecin du travail venu, avec son équipe, vacciner une population dans une structure où tout avait été préparé pour lui . Quand cessera-t-on de mépriser la médecine générale et de la considérer comme une médecine de second ordre ?

Cela fait maintenant plus d'un demi-siècle que la médecine générale a décidé de prendre sa formation continue en mains. Grâce à cela le médecin généraliste reste le praticien apte à assembler les différentes pièces du puzzle que constitue l'état de santé se son patient, remplaçant ainsi les internistes généraux progressivement disparus de la circulation au profit de l'hyperspécialisation de la médecine hospitalière. Pourtant, on continue à le mépriser.

La crise pandémique que nous traversons en est un exemple criant.

Il a fallu que ce soit la médecine générale qui tire la sonnette d'alarme pour qu'on s'occupe des maisons de retraite (MR) pour personnes âgées, lieux initialement complètement ignorés, dénués des moyens élémentaires de protection, concentrant les personnes à risques et où le désastre a été partiellement limité grâce à la débrouillardise des directions, du personnel et des médecins coordinateurs.

Mais tout d'un coup, lors de l'organisation des campagnes de dépistage, on s'est rappelé que les médecins généralistes existaient. De là à distribuer les moyens de protection utiles ? N'allons pas trop vite :"ils s'en sortiront bien". Ils se sont d'ailleurs rapidement impliqués au risque d'être contaminés. En attendant, cela a malheureusement coûté la vie à certains d'entre eux.

Ensuite il a fallu vacciner en MR. Là aussi, les généralistes ont répondu "présents".

Pour toutes ces actions, la médecine générale s'est rendue disponible, consciente de son rôle important et sans même se préoccuper de savoir si ces prestations seraient rémunérées.

L'information vient de tomber : l'heure de prestation d'un généraliste vaut 80.34€ soit 51% des 155.60€ que vaut celle du médecin du travail venu, avec son équipe, vacciner une population dans une structure où tout avait été préparé pour lui : local avec mesures de protection sanitaire, matériel nécessaire dont doses de vaccins utiles.

Quand cessera-t-on de mépriser la médecine générale et de la considérer comme une médecine de second ordre ? Heureusement, quand on questionne la population, le généraliste reste la personne de confiance majoritairement citée. En fait, dans mon cœur, c'est ce qui compte.