Activité physique des jeunes Belges : un déclin préoccupant ( Sciensano )

Les jeunes Belges respectent de moins en moins les recommandations en matière d’activité physique, selon l’Enquête de Consommation alimentaire 2022-2023 réalisée par Sciensano. Ces résultats mettent en lumière une tendance inquiétante, avec des niveaux d’activité en baisse et des habitudes sédentaires persistantes.

Seuls 31 % des enfants de 3 à 9 ans et 19 % des adolescents atteignent les niveaux d’activité physique recommandés par l’OMS. Ces directives prévoient au moins 60 minutes d’activité d’intensité modérée à soutenue par jour pour les 5-17 ans, et 180 minutes pour les plus jeunes (3-4 ans). En comparaison avec l’enquête de 2014-2015, ces proportions ont nettement diminué, passant respectivement de 42 % à 31 % pour les enfants et de 29 % à 19 % pour les adolescents.

En revanche, 46 % des enfants et 41 % des adolescents utilisent des moyens de transport actifs comme la marche, le vélo ou la trottinette pour se rendre à l’école. Ces déplacements, bien que positifs, ne compensent pas le manque global d’activité physique soutenue.

Sédentarité et écrans : des habitudes bien ancrées

Le temps passé devant les écrans reste préoccupant, notamment chez les adolescents. En semaine, 81 % d’entre eux dépassent les deux heures recommandées, et les chiffres grimpent encore le week-end. Chez les plus jeunes, les données sont également alarmantes : 43 % des enfants de 3 à 4 ans et 28 % des 5 à 9 ans excèdent les limites recommandées.

Le temps total en position assise reste élevé : 5 heures et 15 minutes par jour pour les enfants de 3 à 9 ans, et près de 8 heures pour les adolescents. Bien qu’une légère réduction ait été constatée par rapport à 2014-2015, elle résulte principalement d’une augmentation des activités de faible intensité, insuffisantes pour répondre aux recommandations.

Un enjeu marqué par des inégalités sociales

Sciensano souligne des écarts significatifs selon le niveau d’éducation des parents. Les enfants issus de familles où les parents ont un niveau d’instruction élevé sont plus actifs physiquement et passent moins de temps devant les écrans. Nicolas Berger, chercheur à Sciensano, précise : « Les parents disposant de plus de ressources peuvent inscrire leurs enfants dans des clubs sportifs et sont davantage sensibilisés aux bienfaits de l’activité physique pour la santé. »

L’urgence d’un effort collectif

Face à ces constats, Sciensano appelle à une mobilisation collective. Les écoles et les lieux de travail devraient multiplier les initiatives pour encourager le mouvement et réduire les périodes prolongées en position assise. Des environnements urbains adaptés, incluant des parcs, des terrains de sport et des pistes cyclables, pourraient également favoriser un mode de vie actif.

Au-delà de la jeunesse, les adultes peinent eux aussi à respecter les 150 minutes hebdomadaires d’activité physique recommandées. Les comportements sédentaires, souvent liés au travail et aux loisirs devant un écran, demeurent omniprésents.

Pour un avenir en mouvement

Sciensano entend approfondir ses recherches afin de mieux comprendre les freins et leviers de l’activité physique. Une meilleure accessibilité des infrastructures et des politiques inclusives sont nécessaires pour permettre à chacun, dès le plus jeune âge, de bénéficier des bienfaits d’un mode de vie actif.

> Découvrez tous les résultats de l'Enquête nationale de consommation alimentaire 2022-2023

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