Attentats à Bruxelles - Les victimes souffraient de traumatismes crâniens et abdominaux mais aussi de brûlures

Le docteur Olivier Vermylen du CHU Brugmann était directeur des secours médicaux à la station de métro Maelbeek le 22 mars 2016. Il est venu témoigner, vendredi, devant la cour d'assises de Bruxelles, de la coordination des services de secours et de son intervention sur place. Il a notamment relevé les types de blessures dont souffraient les nombreuses victimes, à commencer par des traumatismes crâniens et abdominaux, et des brûlures sévères.

Le médecin urgentiste a tout d'abord expliqué être arrivé sur place "dans un chaos d'informations". Sa tâche a également été rendue compliquée en raison de l'existence de deux postes médicaux avanc& eacute;s. "On a l'habitude de travailler avec un seul PMA (poste médical avancé). On a alors décidé de fermer celui du bas (chaussée d'Etterbeek, NDLR), d'envoyer tous les blessés graves qui s'y trouvaient vers les hôpitaux, et de conserver le PMA installé à l'hôtel Thon (rue de la Loi, NDLR). Tous les 'U2' (urgences 2) et les 'U3' (urgences 3) du PMA du bas y ont été rapatriées", a-t-il expliqué. Par ailleurs, les services de secours ont été confrontés à des fausses informations mentionnant d'autres explosions, ce qui a également entravé leur travail.

Les blessés ont été triés en fonction de la gravité de leurs blessures, "à l'aide de macarons, mis autour du cou", a détaillé le médecin, "rouges pour les cas graves, jaunes pour les moins graves et noirs pour les victimes décédées". Au total, 154 victimes ont été prises en charge, soit 35 "U1" - les plus critiques -, 33 "U2" et 86 "U3". Selon le médecin, elles souffraient de traumatismes crâniens sévères dus aux projectiles, de plaies thoraciques sévères, parfois avec éviscérations, de traumatismes abdominaux, de traumatismes des membres (fractures, plaies, etc.), de brûlures de 2e degré et de 3e degré, de lésions tympaniques, mais aussi de troubles psychiques et de stress post-traumatiques. Plusieurs personnes parmi les intervenants de première ligne ont également souffert de ce dernier type de traumatismes.

Le docteur Olivier Vermylen a par contre souligné, comme aspects positifs de cette vaste opération de secours, les "bons échanges multidisciplinaires", soit la communication entre les différents services (pompiers, équipes médicales et policiers). "Tout le monde sur le terrain se connaissait déjà", a-t-il commenté.

Ensuite, l'arrivée des blessés dans les hôpitaux s'est révélée chaotique, selon lui. "Nous n'avions aucune information sur les capacités d'accueil des hôpitaux et sur où envoyer quels blessés, car chaque hôpital a ses spécificités. Chaque patient est envoyé vers l'hôpital adéquat, pas de manière aléatoire", a expliqué le professionnel.

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