Du changement pour les soins de santé des détenus en 2023

Le Comité d’assurance s’est penché sur l’Intégration des détenus dans l’assurance obligatoire soins de santé et la prise en charge des soins de santé en dehors de la prison ou de l’établissement du SPF Justice. Les dispensateurs de soins pourront facturer les soins aux détenus et internés comme à n’importe quel autre patient.

L’accord de gouvernement mentionnait que le gouvernement prévoira pendant cette législature les moyens nécessaires pour réformer les soins de santé dans les prisons afin que les détenus puissent bénéficier de soins équivalents, compte tenu des besoins en soins souvent plus élevés. Il y a, tout de même, près de 11.000 détenus dans nos prisons.

Une évolution

Les détenus et les internés placés ne devront pas payer leurs soins de santé. C'est déjà le cas aujourd'hui dans le cadre de la couverture assurée par le Service Public Fédéral Justice.

Après l'intégration en tant que bénéficiaire de l'assurance obligatoire soins de santé, l'assurance maladie obligatoire interviendra dans un premier temps pour les soins de santé dont les détenus et internés placés bénéficient en dehors de la prison ou de l'établissement. Les soins de santé au sein de la prison ou de l'établissement resteront donc pour le moment à charge du Service Public Fédéral Justice.

Pour les soins de santé en dehors de la prison ou de l'établissement qui, dans un premier temps, seront couverts par l'assurance maladie obligatoire, une dispense du ticket modérateur est prévue.

Etant donné que l'assurance soins de santé interviendra dans un premier temps également pour les hospitalisations des détenus et internés placés, l'intervention financière de l'INAMI auprès du Service Public Fédéral Justice pour ces prestations sera supprimée.

Ce qui change pour les dispensateurs de soins

Concrètement, les détenus seront affiliés à une mutualité sur base d’un flux de données qui est envoyé par le SPF Justice aux organismes assureurs via la Banque Carrefour de Sécurité Sociale.

De leur côté, les dispensateurs de soins factureront les soins de santé de détenus et internés placés à la mutualité du détenu ou interné placé dans le cadre du régime du tiers payant en :

- transmettant l’attestation de soins données à la mutualité du détenu ou interné placé avec

le formulaire papier d’engagement de paiement que le dispensateur de soins recevra du

détenu ou interné placé

- facturant de manière électronique via leur logiciel 

1er janvier 2023

Pour rappel, la Conférence Interministérielle Santé Publique, le Ministre fédéral de la Justice, la Ministre flamande de la Justice et Contrôle et la Ministre des Maisons de justice de la Fédération Wallonie-Bruxelles avaient décidé dans une première phase de cette réforme, d’intégrer les détenus comme bénéficiaires de l’assurance obligatoire soins de santé à partir du 1er janvier 2023, et que les soins de santé dont les détenus bénéficient en dehors de la prison ou de l’établissement du SPF Justice à partir du 1er janvier 2023 seront pris en charge par l’assurance obligatoire soins de santé.

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Derniers commentaires

  • Serge Glibert

    14 juillet 2022

    Sera-t-il dès lors possible de réinscrire une personne incarcérée auprès d'un organisme assureur ? Caami par exemple ? Pour le moment, il est impossible d'obtenir une simple inscription sous prétexte qu'ils sont en prison et leurs soins pris en charge... Pour les personnes sans papiers ça va se passer comment ? Ils ne seront pas soignés ?

  • Francois Planchon

    14 juillet 2022

    Quand je lis ce texte, je me pose les questions suivantes :
    1 - Qu'en est-il les personnes en séjour illégal ?
    Elles ne peuvent pas s'inscrire à une mutuelle... et doivent, quand elles sont en liberté, demander si besoin est des aides médicales urgentes (uniquement les soins "urgents") au CPAS du lieu de résidence, qui est remboursé à son tour par le ministère de l'intégrations sociale.
    Ces personnes en séjour illégal représentent une proportion élevée des détenus, principalement pour des délits liés au trafic de drogues. Si elles sont hospitalisées, mais toujours détenues, elles ne sont pas affiliables à une mutuelle et les CPAS renvoient les demandes vers le SPF justice. Il serait utile de préciser qui fait quoi, et de ne pas compliquer le cheminement des prises en charge !
    plus il y a d'intermédiaires plus les frais administratifs coûtent cher en sus des frais médicaux !
    2) - qu'en est-il des détenus à domicile sous le régime du bracelet électronique ?
    Ils reçoivent une allocation mensuelle du SPF justice et ne peuvent pas demander l'aide des CPAS ou percevoir une autre allocation sociale. Ils sont toujours considérés comme des détenus et sont inscrit au rôle d'une prison, où ils retourneront si ils ne respectent pas les conditions du port du bracelet.
    3) - Pour les détenus, l'intervention du SPF justice est partielle pour les lunettes, les soins dentaires quand il y a la nécessité d'une prothèse... Les CPAS sont souvent sollicités et renvoient en un premier temps vers le SPF justice qui campe sur sa position. De nombreux litiges sont tranchés par le tribunal du travail, qui, n'ayant pas de pouvoir de contrainte vis à vis du SPF justice, condamne souvent le CPAS à intervenir tout en déplorant le non respect de sa législation par le SPF justice...
    Ces procédures durent longtemps et la personne est assez souvent libérée avant la fin de la procédure de contestation... et n'a pas reçu ses lunettes ou sa prothèse dentaire !
    Pourtant le SPF justice est tenu d'assumer les soins nécessaires... dans les textes... mais pas en pratique, en jouant sur les mots : il couvre l'équivalent de l'intervention de l'INAMI et pas la part à charge des personnes... qui dans la grande majorité des cas n'ont pas ou peu de revenus.
    Pour le folklore, on en arrive même à des jugements qui font une différence entre la dignité humaine a charge du SPF Justice et celle à charge des CPAS...
    Le CPAS du domicile à l'entrée dans la prison est compétent pour examiner la demande. Si la personne était radiée ou en adresse de référence, c'est le CPAS de la commune où se trouve la prison qui est compétent. Quand il s'agit d'une commune rurale, comme à Lantin, la charge supportée par ce CPAS est disproportionnée, car il n'y a pas de remboursement prévu par l'état pour ce type d'intervention (sauf si le séjour est illégal).
    Il serait souhaitable d'avoir un texte qui dispense les CPAS d'intervenir pour les détenus, OU qui prévoie un remboursement à 100% pour ces interventions. En effet, les disparités entre communes sont trop grandes, que ce soit sur le plan fiscal ou géographique quand elles ont une prison ou pas sur leur territoire. Conserver un financement local est inéquitable. (Nb: il en est de même pour l'argent de poche des personnes internées).

    A première lecture, je ne vois pas d'autre problème à préciser...