Si les mutuelles semblent plutôt bien disposées envers l’appli Doktr lancée par Proximus, qui va dans un premier temps être affinée par Domus Medica, le Cartel/ASGB et l’ABSyM s’y sont initialement opposés pour des questions de qualité… et leurs objections ne sont pas encore complètement levées, même s’ils ne ferment pas non plus la porte à cette approche innovante. L’AADM, l’aile syndicale de Domus Medica, reste également assez réservée dans sa réaction.
« Comme tant d’autres, nous n’étions pas terriblement enthousiasmés par l’appli telle qu’elle a été initialement présentée », explique le Dr Van Eygen, vice-président de l'AADM mais aussi vice-président de l’association flamande Domus Medica. « Nous n’avions toutefois que deux possibilités : soit nous participions au suivi du dossier afin de contribuer à en définir l’orientation dans l’espoir d’évoluer vers un système qualitatif, soit nous restions sur le banc de touche sans avoir aucune prise sur le résultat final. »
L’exercice de corde raide reste délicat pour l’AADM, qui voit à présent l’aile scientifique de Domus Medica s’engager dans le projet avec un contrat de recherche à la clé … mais, comme le souligne le Dr Van Eygen, rejeter le dossier en bloc revenait aussi à laisser le champ libre à des mastodontes (internationaux) comme Google ou Facebook. « Ce contrat de recherche est prévu pour une durée d’un an, après quoi nous pourrons toujours réévaluer la situation tout en développant une expertise dans l’intervalle. »
L’ABSyM n’est qu’à moitié convaincue par les arguments de l’AADM, qui a certes explicité un peu sa position à la dernière medico-mut, mais n’en continue pas moins à porter deux casquettes, estime le Dr Moens. « Tant pour le Cartel que pour l’ABSyM, un contact-patient préalable et l’existence d’une relation thérapeutique sont des conditions sine qua non à l’utilisation d’une telle appli. C’est un aspect auquel il faut clairement encore travailler. Proximus a choisi de faire un détour par Domus Medica, qui a ainsi eu la possibilité de tirer la couverture à elle. Au-delà du fait que nous ne savons pas bien quels sont les budgets engagés dans ces recherches, l’AADM semble vouloir retourner les choses : elle se charge de l’étude mais voudrait ensuite que le groupe de travail Van den Bruel-Belche, qui dirige le dossier, s’adapte à Proximus avec ses propositions. »
Même son de cloche du côté du Cartel : « La réponse et les explications concernant l’appli Doktr n’étaient pas vraiment satisfaisantes », commente Thomas Gevaart, le président du syndicat. « Que l’AADM préfère s’engager d’une façon proactive que d’être gouvernée par les décisions des autres, soit. Reste que tout n’est pas clair. Le Cartel freine des quatre fers parce qu’on s’engage avec un acteur commercial dont le business model reste très nébuleux. Proximus veut-il faire des bénéfices sur le dos des contribuables ? Compte-t-il sur les contributions personnelles des médecins ? Nous ne sommes pas favorables à la prolifération d’initiatives de ce type. »
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Derniers commentaires
Mehnaz MALEKI
07 avril 2022Je suis opposé à l'application Doktre qui est réservé a certain médecin. Je souhaiteras travailler comme médecin pour cette application mais ma demande a été refuser sans explication de la part de proximus
Docteur MM