Stupéfaction et déception, en Flandre, dans les rangs des candidats MG et des jeunes généralistes : le gouvernement flamand a décidé de supprimer la prime Impulseo servant à inciter les installations en zones à faible densité médicale.
Les jeunes et futurs confères du nord du pays savaient qu’une adaptation de la prime était à prévoir, dans le sillage d’un rapport sur la question sorti en 2017. Toutefois, sa disparition pure et simple et à très court terme (juillet) a des allures de douche froide. Ils jugent la décision du gouvernement régional particulièrement radicale. Ils demandent un report de cette suppression jusque fin 2020 au moins, afin que les MG obtenant leur diplôme cette année puissent encore compter sur un coup de pouce financier. Diverses voix se sont élevées en Flandre pour dénoncer une « mesure d’économie contreproductive », un « camouflet », qui donne « un très mauvais signal » à la jeune génération de MG à un moment où justement, elle s’implique dans les points de triage des patients suspectés de covid-19.
En Wallonie, Impulseo I comprend des primes de 20 ou 25.000 euros, essentiellement selon la densité médicale faible (moins de 90 MG par 100.000 habitants) ou très faible (moins de 50 MG) de l’endroit d’implantation. « En 2018, 91 MG ont introduit une demande de prime », indique le cabinet de la ministre wallonne de la Santé. Par ailleurs, 1.902 médecins ont sollicité une intervention Impulseo II/III (les aides liées aux frais de personnel administratif ou de télésecrétariat), avec un total de 660 demandes de subsides. « Cette année-là, un budget d’environ 7.300.000 € a été consacré aux différentes mesures Impulseo », résume-t-on chez Christie Morreale. 2019 ne sera analysé qu’en juin.
Nombre de primes à l’installation et d’aide au télésecrétariat/embauche - chiffres AViQ (sauf chiffres 2016 qui proviennent encore du Fédéral)
Année |
Montant total liquidé |
Total de dossiers |
2016 |
5 567 308 € |
696 |
2017 |
6 165 971 € |
662 |
2018 |
7 399 391 € |
751 |
Année |
Demandes de primes traitées |
Demandes de subsides traitées |
2016 |
48 |
648 |
2017 |
68 |
594 |
2018 |
91 |
660 |
Faut-il redouter, comme en Flandre, une réduction de voilure ? Nous avions posé la question au cabinet régional après que les premiers signaux de possible compression du budget des cercles et des aides aux MG aient pointé au nord. Il y a un bon mois, Christie Morreale répondait à Medi-Sphère avoir « commandé une analyse », qui était en cours. « Au regard des résultats, nous examinerons la voie à suivre pour rencontrer davantage les objectifs poursuivis par le dispositif. Il est évident que cette adaptation éventuelle ne pourrait être envisagée qu’avec l’appui des syndicats médicaux. » Gageons que le coronavirus a sérieusement bousculé les agendas (les « assises de la 1ère ligne », par exemple, en sont victimes) et l’ordre des tâches à accomplir. Mais, sauf revirement dont nous vous tiendrions informé, le ton général semble donc à l’examen du dispositif, certes, mais à la concertation préalable.
> Lire également la position du cabinet Maron sur les mécanismes Impulseo