L'élimination de l'hépatite C, objectif fixé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l'horizon 2030, ne sera pas atteint avant 2050 en Belgique, déplore jeudi le Dr Jean-Pierre Mulkay, chef de service à l'hôpital St-Pierre à Bruxelles. A l'occasion de la journée mondiale consacrée à la maladie, il appelle le politique à "délier les procédures" de dépistage et à simplifier les critères de remboursement.
L'hépatite C touche principalement des populations "difficiles d'accès", comme les usagers de drogue, les réfugiés ou encore les détenus. Les hommes homosexuels sont également considér&eacut e;s comme un public à risque, explique le Dr Mulkay, qui est aussi membre d'une coalition qui vise à sensibiliser le politique.
La maladie est souvent asymptomatique. Lorsqu'elle se développe, elle peut entraîner des cirrhoses ou d'autres problèmes de foie pouvant aller jusqu'au cancer.
Pourtant, il existe des antiviraux qui guérissent dans 95% des cas sans effets secondaires. "L'hépatite C doit se traiter en dehors de l'hôpital. Il faut commencer par mettre en place un dépistage systématique dans toutes les prisons", recommande le chef de service.
L'OMS a fixé l'objectif d'éradication de l'hépatite C à 2030. Selon le Dr Mulkay, la Belgique, dans l'état actuel des choses, n'y parviendra pas avant 2050, au mieux.
Pour améliorer cette perspective, il conviendrait de "délier les procédures" et d'avancer sur la question du financement, affirme le spécialiste. "Des tests très simples et très rapides existent, mais ils ne peuvent être pratiqués que par des médecins ou des infirmiers, et non par des assistants sociaux ou des travailleurs de rue. Les critères de remboursement doivent eux être simplifiés pour que le traitement puisse débuter au plus vite. La coalition a proposé au politique un plan d'action budgétairement neutre, à eux de s'en saisir."
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