La mission de l'informateur royal Bart De Wever prolongée d'une semaine

Le Roi a reçu mercredi après-midi Bart De Wever en audience au Palais royal de Bruxelles. Le président de la N-VA a fait à cette occasion un premier rapport au chef de l'Etat sur l'avancement de sa mission d'information en vue de la formation d'un prochain gouvernement fédéral. Il fera un nouveau rapport au Roi le mercredi 26 juin, indique le Palais dans un communiqué mercredi.

Fidèle à la discrétion qu'il a observée jusqu'ici, l'informateur n'a pas fait de commentaire à sa sortie. Depuis une semaine, il a eu des entretiens avec les présidents des partis pressentis pour former une coalition "Arizona", soit, outre la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V.

Cette formule commence à prendre forme puisque du côté flamand, le même Bart De Wever, a cédé le flambeau à son coreligionnaire Mathias Diependaele en vue de former un gouvernement qui devrait rassembler la N-VA, le CD&V et Vooruit. Pour la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, le MR et les Engagés ont déjà ouvert les discussions et mènent pour l'instant des consultations.

Si cette formule se concrétisait, c'est une coalition "miroir" qui verrait le jour, soit les partis alliés en Wallonie et en Flandre qui se retrouvent à l'échelon fédéral. Ce scénario garantirait des relations plus apaisées dans la Maison Belgique, selon ses partisans. 

"Pour éviter d'avoir des discussions constantes, de se chamailler entre les Régions et le fédéral, il faut avoir les mêmes partis dans les Régions et au fédéral", a fait remarquer mercredi le président du CD&V, Sammy Mahdi, interrogé en marge de l'audience de l'informateur.

Ce premier rapport au Roi avait lieu alors qu'un peu plus tôt dans la journée, la Commission européenne annonçait que la situation budgétaire de la Belgique justifiait l'ouverture d'une procédure de déficit excessif. 

La nouvelle a fait peu réagir. L'assainissement des finances publiques sera pourtant l'un des enjeux à tous les niveaux de pouvoir et compliquera sans doute les négociations entre les partenaires. A l'échelon fédéral, les soins de santé occupent le débat depuis le 9 juin. Vooruit a averti qu'il n'accepterait pas que ce secteur soit soumis à des économies. La mise en garde s'adressait au MR et à la N-VA: tous deux ont inscrit dans leur programme la stricte limitation de la norme de croissance des soins de santé. Tant les Engagés que le CD&V ont tenu à rassurer les socialistes flamands sur ce point: ils tiennent eux aussi à préserver le budget de la santé. Le pr&eacu te;sident des chrétiens-démocrates l'a rappelé mercredi. "Des économies de quatre milliards dans les soins de santé? Ce n'est pas cela que l'on va faire", a affirmé Sammy Mahdi.

L'assainissement des finances publiques ne se fera pas non plus sans jouer sur les recettes fiscales. Dans ce domaine, Vooruit est demandeur d'un impôt sur la fortune, autre revendication qui risque de se heurter aux libéraux et à la N-VA. 

La formation de l'Arizona pourrait donc prendre plus de temps que prévu. Pour donner plus de poids à la gauche, Vooruit pourrait être tenté de faire revenir le PS dans les discussions fédérales. Les socialistes francophones ont annoncé au lendemain des élections qu'ils iraient partout dans l'opposition... "a priori".  Le CD&V, seul parti à négocier "en famille" aux côtés des Engagés, ne veut pas en entendre parler. Aux yeux de M. Mahdi, ce retour ne respecterait pas le choix des électeurs et empêcherait une mesure régulièrement évoquée: la limitation dans le temps des allocations de chômage.

Les discussions fédérales sont toujours dans la phase de l'information. En désignant Matthias Diependaele comme formateur du gouvernement flamand, M. De Wever s'est libéré des négociations flamandes et peut se consacrer aux négociations fédérales. Avec la perspective, au bout de celles-ci, de devenir Premier ministre. En attendant, pour l'assister, il a choisi Jan Jambon. Le citoyen de Brasschaat ne rempilera pas à la ministre-présidence flamande mais pourrait retrouver le poste de vice-Premier ministre qu'il avait exercé dans le gouvernement Michel entre 2014 et 2018.

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