La prise en charge de la santé mentale ne suffit pas face aux besoins grandissants

Si la connaissance de l'offre de soins en santé mentale et le recours aux professionnels a augmenté ces dix dernières années, cela ne suffit pas à faire face à l'explosion des besoins en la matière, ressort-il d'une étude de Solidaris publiée dimanche. La mutualité socialiste demande donc que des mesures soient mises en place pour améliorer la situation.

Entre 2012 et 2022, le nombre de personnes qui expriment un état anxieux, angoissé ou dépressif en quasi permanence a plus que triplé, passant de 10% à 35% et ce, alors que, selon l'étude, la consommation de soins remboursés par l'assurance obligatoire est restée globalement stable. Le nombre de personnes d éclarant prendre continuellement ou souvent des médicaments pour des difficultés liées à la santé mentale à plus que doublé en 10 ans pour atteindre 17,6%.

Toutefois, Solidaris précise que des avancées ont tout de même vu le jour, notamment en termes de connaissance de l'offre et de consultation auprès de professionnels de la santé mentale. Ainsi, environ un tiers des personnes rencontrant des problèmes liés à leur santé mentale consultent un psychologue alors qu'elles n'étaient que 5% en 2012. Par ailleurs, les patients pris en charge sont globalement satisfait avec une note de 7,2/10 en 2022 conte 5,8 dix ans auparavant.

Pour les personnes interrogées, la prise en charge de la santé mentale reste malgré tout insuffisante. Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer ce problème : pour 70% des sondés la santé mentale passe après la santé physique, pour 68% ce n'est pas une priorité du gouvernement et 57% s'accordent pour dire que ce n'est pas assez accessible financièrement.

Enfin, Solidaris explique que plusieurs facteurs influent sur la consommation de soins de santé mentale. Les femmes, les jeunes, les personnes précarisées ou les familles monoparentales ont, par exemples une plus grande propension à consommer ce genre de soins. Parallèlement, ils sont nombreux, en particulier chez les jeunes et les personnes précarisés, à n'avoir pas une bonne connaissance du secteur. Parmi les sondés, plus de la moitié de ceux-ci déclare notamment ne pas connaitre la différence entre un psychologue, un psychiatre et un psychothérapeute.

Face à ces constats, la mutualité socialiste formule plusieurs recommandations : le renforcement de l'offre en santé mentale pour la rendre plus accessible, une analyse du rôle des médecins généralistes dans la prise en charge de la santé mentale, notamment dans le cadre de la prescription de médicaments, la mise en place d'actions permettant une amélioration de la connaissance du secteur de la santé mentale par la population et enfin un développement plus important de la promotion et de la prévention en santé mentale.

Pour cette étude Solidaris a réalisé en 2021 un baromètre en s'appuyant sur les données de prestations de soins pour lesquelles il y a une intervention de l'assurance maladie, via un remboursement de la mutuelle dans le cadre de l'assurance obligatoire. Ces données représentent la consommation de soins de 3,3 millions d'affiliés de la mutualité, soit plus d'un tiers des Belges. Ce baromètre a ensuite été couplé à une enquête menée en 2022 auprès de 900 belges francophones puis comparé à la première occurrence de cette étude, sortie en 2012.

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Derniers commentaires

  • Laurent Mallet

    10 octobre 2022

    Jusqu'à un an de délai pour un rendez vous chez un psychiatre dans les hôpitaux de Charleroi... Non sens absolu... ;-(