Dans sa nouvelle enquête, Solidaris a analysé la consommation de soins de santé mentale ces dix dernières années et a couplé ce monitoring à la réédition d’une vaste enquête, menée pour la 1ère fois en 2012, portant sur la santé mentale des Belges et leur perception du secteur. Les généralistes sont de pus en plus consultés et considérés comme des personnes-ressources pour trouver un professionnel de la santé mentale
Les répondants rapportent qu’ils parlent davantage qu’il y a 10 ans de leurs problèmes de santé mentale avec leur médecin généraliste (61% ont ainsi déjà évoqué leurs soucis avec leur généraliste contre 52% en 2012) ou avec un professionnel de la santé mentale (57% en 2021 contre 36% en 2012). Par contre, un quart n’a fait appel ni à son généraliste ni à un professionnel de la santé mentale alors qu’il ressentait un mal-être psychologique (37% en 2012).
Les médicaments
Les médecins généralistes jouent un rôle central en tant que professionnels de 1ère ligne. L’enquête montre qu’ils restent l’interlocuteur le mieux placé pour les questions de santé mentale pour près de 4 répondants sur 10, et ce d’autant plus que les répondants avancent en âge.
Les médecins généralistes sont également considérés comme des personnes-ressources pour trouver un professionnel de la santé mentale (pour 22% des répondants en 2022, alors qu’ils étaient 9% en 2012), après l’entourage.
Les données de prestations montrent également que le médecin généraliste est l’initiateur du traitement médicamenteux dans 76% des cas pour les antidépresseurs et dans 63% des cas pour les antipsychotiques (le psychiatre est l’initiateur de 10% des traitements par antidépresseurs et 26% des antipsychotiques).
Qui prescrit quoi ?
Les antidépresseurs et les antipsychotiques sont majoritairement prescrits par les médecins généralistes : une très légère augmentation est constatée entre 2011, 2019 et 2021. « Le rôle important des médecins généralistes dans les prescriptions peut s’expliquer par leur rôle en 1ère ligne ainsi qu’en tant que premier contact pour bon nombre d’affiliés, mais aussi par le fait qu’ils peuvent être amenés à renouveler des médicaments prescrits précédemment par un psychiatre. Les psychiatres ont prescrit environ ¼ à 1/5 des antipsychotiques, et 1/10 des antidépresseurs. Le fait que les psychiatres soient davantage prescripteurs d’antipsychotiques s’explique par le traitement lui-même, ces molécules étant destinées à des atteintes spécifiques, peu courantes et sérieuses. 74% des affiliés ayant consulté un psychiatre prennent soit un antidépresseur, soit un antipsychotique. Par contre, le fait de s’être fait prescrire ce type de médicament ne signifie pas particulièrement un suivi par un psychiatre » explique l’étude.
Et la téléconsultation ?
L’enquête montre que la téléconsultation n’a concerné qu'un peu plus d'une personne sur 10, ce sont deux fois plus de femmes que d’hommes (14% Vs 7% pour eux), la tranche d’âge qui se distingue des autres est la 55-59 ans avec 26% ayant déjà eu une téléconsultation pour la santé mentale, 11% chez les plus jeunes et 4% les plus âgés.
Le rôle des médecins dans la prescription
Concrètement, Solidaris recommande de renforcer l'offre en santé mentale pour la rendre plus accessible notamment financièrement en particulier pour les groupes de population manifestant plus de besoins et....d’analyser le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge de la santé mentale, notamment dans le cadre de la prescription de médicaments
> Le Baromètre Consommation de soins de santé mentale : Données 2021
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