La police a mené une perquisition dans un centre d'appels soupçonné d'avoir escroqué le gouvernement pendant la crise du coronavirus. L'entreprise facturait aux autorités des appels passés en réalité pour d'autres clients. La fraude s'élèverait à plus d'un million d'euros, selon le quotidien flamand Het Laatse Nieuws. Le parquet de Flandre orientale s'est, lui, contenté de confirmer mercredi qu'une perquisition avait eu lieu "dans le cadre d'une enquête judiciaire sur une fraude liée au suivi des contacts".
Les enquêteurs ont perquisitionné mardi à Gand le siège belge de Mifratel, une filiale de la société néerlandaise Yource. Ce centr e d'appels, parmi d'autres, s'était vu confier l'organisation du suivi des cas positifs et des cas contacts par Wouter Beke, ministre flamand de la Santé à l'époque.
Yource aurait employé plusieurs personnes chargées du tracing pour d'autres missions, avait rapporté Het Laatste Nieuws en novembre 2021. Il leur était demandé d'appeler d'autres clients au lieu de joindre des personnes atteintes du Covid et leurs contacts. Ces heures de travail étaient pourtant bien à la charge du gouvernement.
Les autorités flamandes ont ordonné un audit des factures et des prestations des centres d'appels qui ont pris part au tracing. Les auditeurs ont alors découvert l'existence de factures "anormales" s'élevant à 25 millions d'euros. Ce montant inclut l'ensemble des centres d'appels pointés du doigt. Des explications accompagnées de pièces justificatives ont été fournies pour 10 millions d'euros mais, pour les 15 millions restant, aucune justification n'a pu être fournie.
"Nous confirmons qu'une perquisition a eu lieu dans notre filiale belge Mifratel dans le cadre d'irrégularités présumées dans le suivi des contacts Covid. Nous avons apporté notre pleine coopération", a pour sa part commenté la maison-mère, aux Pays-Bas.