Le CCFFMG a entrepris, de longue date, de gonfler la capacité d’absorption par la médecine générale de la double cohorte qui déboulera cette année. A l’issue d’une relance téléphonique de tous les maîtres de stage agréés, il estimait fin 2017 que 1.087 places seraient disponibles. Il en faudrait 1.300 pour être à l’aise. Il poursuit sa campagne de persuasion auprès des non-agréés en lançant des flyers et la vidéo «Devenir maître de stage en médecine générale».
Les maîtres de stage agréés, soit concrètement actifs comme tels soit inscrits dans les listings de l’Inami, sont connus, explique Denis Lambert, secrétaire général du CCFFMG, le Centre de coordination inter-facultaire francophone pour la formation des assistants MG. En novembre, le Centre a confié à un atelier de travail protégé le soin d’appeler, un à un, tous ces médecins répertoriés, pour voir s’ils avaient bien l’intention de prendre ou reprendre un assistant en 2018, ou éventuellement d’en prendre un de plus. De ce round téléphonique découle une approximation du nombre de places disponibles: 1.087.
«On est toujours sur un total d’environ 1.200 jeunes diplômés à accueillir, au lieu de 600 l’année d’avant, en se fondant sur le ‘stock’ actuel et arrivant, avec une certaine incertitude liée à la répartition finale entre médecine générale et spécialisée. Mais admettons cette estimation de 1.200. Cela ne veut pas encore dire qu’il y aurait répartition géographique équilibrée des assistants. On pourrait avoir trop de stages ouverts à Bruxelles et des places non occupées à, imaginons, Vielsalm. C’est pourquoi il faudrait que l’on s’assure plutôt de 1.300 places, pour avoir un peu de marge de manœuvre sur ce plan.»
Flyers et vidéo
Les efforts du CCFFMG se portent à présent sur les généralistes non agréés comme maîtres de stage. Le Centre va, en synergie avec les deux syndicats francophones et les départements MG des universités, leur écrire et diffuser des flyers «Devenir maître de stage». Le CCFFMG y attire l’attention sur la tenue prochaine de séances d’informations inter-facultaires, à Gembloux, en mars et en avril. Il s’agit en fait de formations pédagogiques initiales de 4 heures, qui constituent l’un des deux rendez-vous obligatoires pour décrocher légalement un agrément de maître de stage. Elles seront reconduites à l’automne 2018.
Cerise sur le gâteau de l’opération séduction, le CCFFMG propose également depuis quelques jours une vidéo reprenant une demi-douzaine de témoignages. En huit petites minutes, la capsule fait le tour de la problématique, depuis l’afflux d’assistants pendant trois ans aux conditions à satisfaire pour être agréé, en passant par la «préparation» de la patientèle et ce que l’accueil et la formation d’un jeune collège (et peut-être futur coéquipier) apporte comme gratification humaine, intellectuelle et, pourquoi le nier, pécuniaire. Tout est dans le titre de la séquence: «une décision qui a du bon».
Des écueils règlementaires ou pratiques peuvent-ils encore venir doucher les enthousiasmes? Le casse-tête des 6 mois de stage à effectuer en hôpital durant les 3 ans d’assistanat MG a été évacué via un arrêté ministériel de Maggie De Block en octobre: durant les 5 ans à venir, il est autorisé de faire valoir les 6 mois passés à l’hôpital durant le cursus de base. Le financement de la 3ème année de stage semble politiquement acquis, même s’il n’y a pas encore d’écrit qui le formalise. Pourrait rester la question des 120 heures de garde annuelles que doit assumer obligatoirement chaque assistant, que la double cohorte risque de rendre à nouveau prégnante, comme il y a quelques années à Bruxelles.