La crise a donné un coup d’accélérateur forcé à la pratique à distance. Conférer une place à la télémédecine dans le paysage des soins faisait partie d’une réflexion amorcée bien avant la crise, qui reprend de plus belle à l’Inami en cette rentrée. Mais que pensent les MG de consulter sans contact physique?
Du côté de la patientèle, en tout cas, on semble avoir pris le pli des solutions à distance imposées ou tolérées au vu des circonstances. Selon 57% des répondants, alors que l’activité présentielle bat à nouveau son plein depuis de longues semaines dans les cabinets, des patients continuent à réclamer «régulièrement» des téléconsultations ou des certificats et autres renouvellements d’ordonnance à distance. 36 autres % de MG rencontrent «parfois» ces demandes guidées par la commodité.
À la question de savoir si les généralistes francophones sont personnellement favorables à ce que l’on pérennise les téléconsultations que l’Inami a exceptionnellement autorisées, c’est le «oui» qui l’emporte et sans photo finish, à 62% des suffrages. À côté des 15% de participants sans avis, on retrouve 22,5% de MG qui se déclarent contre le principe. Une opposition légèrement plus élevée en Flandre (26%), pour un taux d’acceptation équivalent (61%).
«Les généralistes réclament la possibilité de téléconsulter, et à juste titre puisque la méthode a montré son utilité dans certaines circonstances», commente Paul De Munck (GBO). «Il est entendu que la consultation par téléphone ou par vidéo resterait un outil d’appoint, optionnel, qui n’est pas destiné à se substituer au contact physique. Nous sommes demandeurs de la prolongation d’un code spécifique, qui va ‘institutionnaliser’ la téléconsultation, mais en ayant délimité un cadre qui indique quand il est approprié d’y recourir ou pas. Il faudra en outre veiller à entourer cette prestation de toutes les garanties de sécurité et de confidentialité.»
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Bernadette MALICE
16 septembre 2020oui favorable à la teleconsultation