Lundi, la proposition budgétaire 2017 préparée par les mutualités – à l’exception des Mutualités socialistes – n’a guère suscité l’enthousiasme des membres du Comité de l’assurance. «Au premier tour du vote, Solidaris, AADM et l’Absym se sont abstenus. Le Cartel, quant à lui, a voté contre. Au total, on comptait donc 15 votes pour, 11 contre et 13 abstentions, tant lors du premier que du second tour», explique Marc Moens, président de l’Absym. «La proposition a tout de même été approuvée au second tour (pour lequel seule une majorité simple des voix était requise; lors du premier tour, une majorité des 2/3 était requise).»
Cette proposition prévoit 660 millions d’euros de mesures d’économies. «Cela représente un sérieux effort sur un budget total de 24,5 milliards d’euros», commente Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne. «Nous avons pris nos responsabilités dans un contexte particulièrement difficile. Notre secteur livre ce faisant un effort considérable pour résorber le déficit budgétaire fédéral. La meilleure preuve que notre structure de concertation porte ses fruits.»
«Assez d’économies aveugles»
«Par leur vote négatif, une grande partie des prestataires a souhaité donner un signal politique fort au gouvernement Michel», analyse Michel Mahaux, directeur général adjoint de santhea. «Assez d’économies aveugles! Le temps est venu de garantir la croissance du secteur et de lui donner les moyens de se restructurer pour faire face aux défis des 15 prochaines années. Le temps est venu de respecter les promesses faites en début de législature.»
Dans son dernier rapport, la Commission de contrôle budgétaire de l’inami – organe indépendant chargé, entre autres, de rédiger un rapport annuel sur l’état budgétaire des soins de santé – attire l’attention des «partenaires» «sur les conséquences d’une norme de croissance réelle limitée durant une longue période: dépassements rapides de l’objectif budgétaire, décision éventuelle de compenser rapidement les dépassements par des économies linéaires, nouvelles initiatives difficiles à prendre, accès limité aux innovations médicales ou aux nouveaux médicaments…»
Mise en garde
Une mise en garde pour le gouvernement et la ministre De Block qui ont récemment décidé d’imposer des économies supplémentaires au secteur estimées à 140 millions par an. Le Comité de l’assurance exige d’ailleurs pour sa part «un engagement fort du gouvernement sur la fixation et la stabilité à l’avenir de la trajectoire budgétaire et de la norme légale de 1,5%».
«Si le gouvernement venait à nous imposer de nouvelles économies, elles porteraient directement préjudice aux patients», prévient Jean Hermesse. Le Conseil général de l’Inami doit se prononcer lundi prochain sur le budget 2017.