Distribution élargie d’iode: principe acquis, modalités à l’étude

La semaine dernière, Maggie De Block a annoncé à la Chambre la décision du gouvernement d’élargir à l’ensemble du pays la distribution d'iode à titre préventif, pour protéger la thyroïde face à la radioactivité en cas d’incident nucléaire. Si des patients inquiets vous pressent de questions sur la façon de se procurer des comprimés, il n’y a encore que la patience à leur conseiller. 

Actuellement, un système de pré-distribution de comprimés d’iode aux particuliers et collectivités, via les officines, existe dans les zones proches des centrales nucléaires. Le rayon pris en considération est de 20 km. Le gouvernement fédéral semble s’être rangé aux arguments de certains organismes – dont le Conseil supérieur de la santé qui a rendu début mars un avis imprégné des enseignements de l’incident de Fukushima – pour porter ce rayon à 100 km. Ce qui revient, vu la taille du pays, à le couvrir totalement.

Le mesure s’inscrit dans le cadre du plan d’urgence nucléaire que comptent actualiser Jan Jambon, le ministre de l’Intérieur, et Maggie De Block, la ministre de la Santé publique, nous communique le cabinet de cette dernière. Précision: cette actualisation fait partie des mises à jour habituelles des plans d’urgence, «elle n’est pas du tout liée à la menace terroriste, contrairement à ce qui a été annoncé [fin avril] dans des médias étrangers. (…) Les deux ministres avaient déjà décidé de mettre à jour le plan d’urgence nucléaire existant au début de cette législature. Ils se basaient pour cela sur les leçons qui ont pu être tirées des exercices organisés, des évolutions en matière de planning d’urgence ainsi que de la gestion de crise et des expériences des experts.»

Que répondre à d’éventuels patients très précautionneux qui vous demanderaient, déjà, «comment ça va se passer Docteur, la distribution d’iode»? Pas grand-chose à ce stade. Aux questions que Medi-Sphere lui a soumises – Le mécanisme de diffusion dans les actuelles zones ‘à risque’ va-t-il être étendu à l’identique à tout le territoire? Y a-t-il un calendrier prévu? Est-ce que l’opération va viser des groupes de population prioritaires? –, la réponse de l’équipe de Maggie De Block est, uniformément, «rien n’est encore décidé».

De la réponse de Maggie De Block à une question orale de la députée SP.a Karin Jiroflée, on tire cependant quelques éléments complémentaires. La priorité devrait être donnée aux groupes les plus vulnérables, en particulier les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et allaitantes. Les autorités vont également, encore ce printemps, lancer une réflexion, avec les experts, sur la façon de procéder à une distribution réactive, en phase aiguë d'une catastrophe.

L’objectif déclaré, c’est que ces stratégies actualisées de distribution préventive et d’urgence soient complètement repensées en 2017, année où une nouvelle campagne d'information sera également lancée vers la population.

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