Double cohorte: un secteur entier perd patience

D’une seule voix, l’ensemble des organisations francophones et flamandes d’étudiants en médecine, des syndicats (Absym/BVAS, Kartel (ASGB &GBO), AADM, GBS/VBS), des doyens et des recteurs de toutes les universités du pays, font savoir qu’ils sont las d’attendre, dans la problématique hautement prévisible de la double cohorte, des solutions qui ne viennent pas. En matière de médecine générale, ils déplorent l’option des 2,5 ans d’assistanat, génératrice de MG «de seconde zone». 

Dans un communiqué collectif, le secteur de la santé demande des investissements dans des stages de formation de qualité, une formation des généralistes complète, la suppression des sous-numéros Inami (Inami-000) appelés à créer des sous-catégories de médecins et à générer une médecine à 2 vitesses.

Plutôt que d’investir dans des appareillages coûteux, dans l’informatisation et les apps’, les étudiants, les médecins et les académiques invitent la ministre à investir dans la qualité de la formation, seule garante demain d’une médecine de qualité.

Pour mémoire, le point d’attention qui, dans ce dossier, concerne plus précisément la médecine générale est le passage, à partir de 2018, à une formation professionnelle de 3 ans, conforme aux normes européennes – et surtout le financement qui devrait accompagner cet allongement (lire Medi-Sphere n° 553). Les signataires du communiqué s’émeuvent d’avoir entendu le cabinet De Block proposer «soudainement» de réduire la durée de l’assistanat MG à 2,5 ans, en laissant tomber les 6 mois de stage hospitaliers.

«Ceci permettrait d’économiser facilement sept millions d’euros pour l’Etat et éventuellement de récupérer quelques places de formation dans les hôpitaux. Mais cela aurait des conséquences catastrophiques sur la santé publique: les médecins généralistes belges ne satisferaient plus aux normes européennes, perdraient leur reconnaissance et seraient alors considérés comme des médecins de ‘seconde zone’ en Europe», anticipent les protestataires. Ils font observer que Maggie De Block a rapporté à la Chambre qu’elle était en faveur d’une formation en 3 ans. «Mais elle n’a encore émis aucun élément pour la résolution de ce problème!»

Questionné par Medi-Sphere sur la disponibilité d’argent public à affecter au financement de la 3ème année de stage MG, le cabinet De Block s’est borné à répondre qu’il n’avait à ce stade [16/5, ndlr] pas de nouvelles à communiquer sur le dossier double cohorte.

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