Euthanasie: 94% des généralistes réclament une formation

Samedi, l’UOAD, le cercle dinantais, a présenté les résultats de son coup de sonde express «euthanasie», donné début mars parmi ses troupes. Le résultat le plus tranché? Plus de 9 répondants sur 10 estiment que des formations seraient nécessaires.

Si 60% des généralistes participants (70 sur 126 membres UOAD) déclarent bien connaitre la loi euthanasie, seuls 44% savent quels médicaments prescrire.

Comme Medi-Sphère vous l’indiquait en primeur, 80% des MG dinantais ont déjà reçu une demande d’euthanasie. Aux ¾, ils voient dans cette pratique une avancée de la médecine. Une quinzaine de pourcents considèrent pourtant qu’il s’agit plutôt d’un échec. «Parmi ceux-ci, les hommes de plus de 55% sont fortement représentés», précise le Dr Devresse, président du cercle, qui a affiné les résultats par âge et sexe.

Un bon 2/3 des participants (69%) n’ont jamais pratiqué d’euthanasie dans leur carrière. C’est aussi parmi le groupe plus chevronné des MG masculins ayant dépassé les 55 ans que se concentre le gros de ceux qui y ont déjà procédé. Plus de la moitié des répondants (51,4 %) indiquent ne pas se sentir prêts à euthanasier un patient. Parmi eux, un tiers des MG appartiennent à la tranche d’âge 25-35 ans.

Seul un autre point du sondage donne des résultats aussi tranchés que la question du besoin en formations. A la question «avez-vous déjà complété une demande anticipée pour vous-même?», 94% des généralistes ont répondu par la négative. 64%, toutefois, déclarent qu’ils pourraient envisager, «le cas échéant», une euthanasie pour eux-mêmes.

Pour répondre au vœu criant de formation, l’UOAD a déjà noué des contacts avec l’Association des soins palliatifs de Namur, indique le Dr Devresse. Le cercle envisage «des séances axées sur le pratico-pratique, vraisemblablement données sur le temps de midi pour drainer davantage de consœurs et de jeunes».

Samedi, la table-ronde où les résultats du sondage ont été présentés accueillait le Dr Sauveur, spécialiste en soins palliatifs, aujourd’hui retraité, auquel de nombreux généralistes de la région ont fait appel au fil des ans pour pratiquer des euthanasies parmi leurs patients. Mais c’est, modère-t-il, resté très ponctuel, comparé à sa trame d’activités dominantes (le palliatif).

Le Dr Devresse, qui lui-même «a pratiqué un jour une euthanasie, avec une aide technique», le souligne: «en médecine générale, on n’a jamais une foule d’euthanasies derrière soi. C’est, et cela restera toujours, un geste d’exception ». Et un MG, même bien (in)formé, ne se départira jamais, d’après lui, «de la hantise qu’au dernier moment cela ne se passe pas comme prévu».

Medi-Sphère va lancer une nouvelle enquête,  au niveau national cette fois. Observerons-nous des différences significatives ? La réponse bientôt ici !

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