La Flandre s’emploie à raboter, on le sait, différents budgets. Les restrictions toucheront les cercles, Vivel (le jeune institut flamand de la première ligne) et possiblement Impulseo. Les MG francophones doivent-ils redouter pareil tour de vis dans leur région respective ? Du côté du cabinet Maron, la réponse est rassurante. 

Le secteur flamand de la prévention avait essuyé, fin 2019, de premières compressions budgétaires. Cette fois, les cercles et le fonds Impulseo (qui, d’après certains, a trop peu d’impact) partagent les coups, en vertu d’un décret d'économies approuvé mi-décembre par le ministre flamand de la Santé, le CD&V Wouter Beke, passé en urgence au conseil d’état et publié vendredi dernier au Moniteur. Les efforts réclamés sont de 6%. Ainsi les frais de fonctionnement des cercles, calculés en fonction de la population desservie, reculent de 0,2260 à 0,2136 € par habitant. Le forfait additionnel pour emploi d’un numéro unique descend de 0,1977 € par tête à 0,1868. Quant à Vivel, le récent institut de la première ligne, il doit faire une croix sur 39.000 € de subventions (sur 650.000 €). 

Le VAS (l’ABSyM, branche flamande) s’est dit prévenu sur le tard et laconiquement. « Nous regrettons profondément que le ministre Beke impose maintenant de telles économies aux généralistes sans aucune consultation, alors que le gouvernement flamand a toujours soutenu les MG ces dernières années », commente Marc Moens. 

Les MG francophones risquent-ils d’être logés prochainement à la même enseigne restrictive ? Medi-Sphère n’a pas encore la réponse de Christie Morreale pour la Wallonie. En revanche, du côté de la capitale, l’équipe de l’Ecolo Alain Maron parle de statu quo. Et de concertations à venir, aussi. 

« La déclaration de politique générale [DPR] bruxelloise prévoit un renforcement de la première ligne de soins. Le médecin généraliste est un acteur important dans l’organisation de la santé. » Le cabinet indique que « le budget du cercle bicommunautaire [la FAMGB, ndlr] a été maintenu à l’identique pour 2020 » (*). Les grandes lignes de la politique de première ligne sont déjà ébauchées, poursuit-il, dans l’ordonnance première ligne de soins et la DPR. Il annonce qu’« une réflexion va avoir lieu avec le cercle bicommunautaire, pour discuter de ses objectifs et de ses missions » dans ce cadre.

Impulseo : 3,2 millions de budget

Et quid d’Impulseo ? « Nous avons, pour 2020, augmenté le budget des primes Impulseo, de 2.840.000 € à l’initial de 2018 à 3.200.000 pour l’initial 2020 », situe le cabinet Maron. « Le nombre de demandes pour les aides à la pratique (accueil et télésecrétariat) est passé de 135 en 2017 à 145 en 2018, et à 172 en 2019. Ce qui correspond à une augmentation de 420.000 € en un an. » En ce qui concerne les aides à l’installation cette fois, les règles ont été revues sous la précédente législature, rappelle-t-il. « L’entrée en vigueur a eu lieu au 1er janvier 2020. La modification vise à augmenter le soutien aux jeunes médecins généralistes qui s’installent dans un quartier en pénurie, soit 30.000 € au lieu de 25.000, et à réduire la prime dans les autres quartiers à 15.000 €. »

Alain Maron prévient que « les règles Impulseo sont amenées à évoluer ». Et ce, manifestement, tant au niveau des volets I (installation) que II & III (accueil et télésecrétariat). « Différentes évaluations ont montré que l’intervention pour soutenir l’installation ne répondait pas à l’objectif fixé », illustre-t-il. Bref, il faut réexaminer les mécanismes. « Aucune diminution des moyens n'est envisagée. Pour ces réformes, le ministre Maron entreprendra des concertations avec les acteurs de terrain et les représentants des médecins généralistes. Rien n’est encore arrêté à ce stade. »

(*) il était d’après le cabinet Maron de 415.000 € en 2019, contribution au numéro unique pour la garde bruxelloise comprise. Le cercle néerlandophone BHAK relève pour sa part de la VGC, la commission communautaire flamande