Près de trois Français sur dix ressentent des difficultés d’accès à leur MG

D’après une récente analyse du ministère français de la Santé, nos voisins sont majoritairement attachés au système de santé et à leurs médecins. Plus de huit Français sur dix sont satisfaits de la qualité des soins que ceux-ci dispensent. Mais près de trois sur dix ressentent des difficultés d’accès à leur généraliste.

La Drees, un département de recherche du ministère de la Santé, vient du publier une étude intitulée «Qualité et accès aux soins: que pensent les Français de leurs médecins?». Ils en pensent du bien, pour la plupart. Plus de huit personnes sur dix s’affirment satisfaites de la qualité des soins offerts par les généralistes (88%) et les spécialistes (81%). Satisfaction de mise aussi au niveau de l’information donnée par leur MG sur leur état de santé (87%) et du temps qu’il leur accorde lorsqu’elles vont le voir (84%).

En dépit de cette confiance affichée, les répondants se montrent critiques face à certaines pratiques, comme les dépassements d’honoraires (que 16% seulement trouvent justifiés). Nos voisins ont plutôt tendance, s’il s’agit d’éponger le déficit de l’assurance maladie, à préférer qu’on demande des efforts au corps médical plutôt qu’à la population – comme une hausse des cotisations ou un remboursement moindre de certaines prises en charge.

Le refrain globalement guilleret change quand on aborde l’accessibilité aux soins: 29% des répondants estiment qu’à proximité de chez eux, il n’y a pas assez de MG, et 47% le pensent à propos des spécialistes. Outre l’installation d’un généraliste dans les environs, c’est pour celle d’un ophtalmologue que les Français plaident en priorité.

Les chercheurs ont remarqué que le ressenti d’un manque de MG collait bien avec la faible densité tel que documentée sur le terrain, mesurée au niveau communal à l’aide d’un outil baptisé l’APL, l’accessibilité potentielle localisée (°). Ce ressenti fluctue aussi selon l’état de santé: si 49% des répondants en bonne forme ne sont pas satisfaits de l’accès aux médecins, la proportion monte à 61% dans ceux qui se déclarent en mauvaise santé. Ces derniers sont aussi, comme les personnes en difficulté financière, moins confiants vis-à-vis des informations délivrées par le médecin.

Ce médecin demeure-t-il quand même, dans l’environnement de chacun, l’interlocuteur de prédilection en cas de problème de santé? Lorsqu’ils sont malades ou inquiets sur leur état de santé, 58% des Français disent consulter, en premier lieu, «directement leur médecin». 8% disent prendre d’abord conseil auprès de leur pharmacien. L’automédication ou la recherche de conseils en dehors du système de soins sont les premiers réflexes de plus d’un tiers des Français (respectivement 19% et 15%), en particulier des plus jeunes.

(°) L’APL est un instrument qui ajoute aux indicateurs usuels d’accessibilité (distance d’accès au médecin le plus proche, densité par bassin de vie…) des éléments comme l’activité de chaque médecin, calculée en équivalent temps plein (ETP), ou encore la demande de soins locale, différenciée par classe d’âge.

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