Cet automne, l’Inami a formalisé son appui à la «concertation médico-pharmaceutique» (CMP). Une équipe composée d’un médecin et d’un pharmacien désignés par leur cercle, Glem ou union locale, peut solliciter une intervention financière de 2.500 euros, sous conditions, pour développer à échelle locale un projet de concertation, s’appuyant le cas échéant sur l’un ou l’autre «programme de promotion de la qualité». Où en est-on?
Le principe des projets CMP locaux est d’organiser des réunions entre les deux professions pour échanger sur l’un ou l’autre problème rencontré dans la relation de travail et s’efforcer de le résoudre par des solutions collégiales. Il s’agit aussi de bien se coordonner, chacun dans son rôle respectif, et de tendre à l’amélioration des pratiques au bénéfice du patient. La concertation médico-pharmaceutique va ainsi se concentrer sur la prescription (et la délivrance) rationnelle, la maîtrise des risques (interactions, automédication, substitution), les problèmes liés à la polymédication, la promotion de la compliance thérapeutique, le recours à la DCI…
Il existe également des «programmes de promotion de la qualité» servant à soutenir la CMP locale. Proposés par les organisations professionnelles de médecins ou de pharmaciens, mais aussi des universités ou instituts de formation, des sociétés savantes..., ils consistent en fiches thématiques, en formations pour animateurs, en manuels pratiques pour la collecte et l’analyse locales de données… Si ce matériel est validé par le CEM inamien, le Comité d’évaluation et de contrôle médicaux en matière de médicaments, il est mis à disposition des projets CMP de terrain. Outre le financement des réunions CMP locales, un stimulant financier est prévu pour ces programmes qualité, dont le montant est fixé par le CEM.
L’Inami rapporte avoir à ce jour reçu 11 dossiers de demande, tant côté néerlandophone que francophone, pour un programme, dont dix recevables et un en attente. Sur les dix dossiers recevables, deux ont été refusés, sept sont à l’étude actuellement et un a déjà reçu un avis positif du CEM. Il s’agit d’un focus, en flamand, sur les interactions courantes en pratique clinique et la façon de réduire les risques pour les patients. Parmi les sept dossiers encore examinés, les francophones portent sur les «recommandations actuelles en matière de prescription de médicaments en médecine générale» et la «gestion interdisciplinaire de la polymédication chez le patient âgé». On retrouve également dans les thématiques envisagées le schéma de médication, la prévention des chutes liées aux médicaments ou, bien dans l’air du temps, la politique transmurale en matière de médicaments.