Comme lors de chaque élection, les gagnants exultent et les perdants "pensent” leurs blessures. Dans les mois et les semaines qui viennent, ces résultats auront pourtant un impact concret. Que peut-on en tirer comme leçons et que devrait-on améliorer pour la prochaine fois? Etat des lieux avec 3 responsables syndicaux.
1 - Mieux communiquer avec les médecins
"Si les caisses d'assurances-maladie devaient organiser des élections selon cette formule, elles auraient une réponse similaire: le taux de participation est en baisse (médecins généralistes 27,6%, spécialistes 21,7%). Toutefois, je suis optimiste: nous restons représentatifs, même si nous savons que les collègues ne sont pas toujours satisfaits de ce que nous faisons, tout au plus connaissent-ils la Medicomut... Mais notre nombre de membres augmente." (Marc Moens, Absym)
"L'organisation des débats était claire, avec tous les syndicats, nous avons fait de notre mieux pour sensibiliser les électeurs et expliquer notre programme. Les médecins ne savaient pourtant pas toujours pour qui ils allaient voter. Notre organisation gagne également des membres." (Roel Van Giel, AADM)
2 - Prendre des décisions plus rapidement
"Plusieurs médecins ont perdu leurs illusions à cause de la lenteur avec laquelle les changements souhaités se produisent. C'est un vrai problème et nous devons réfléchir davantage à la façon dont nous défendons notre profession." (Paul De Munck, GBO-Cartel)
3 - Sensibiliser les jeunes
"Nous devons sensibiliser les jeunes médecins en particulier, et les spécialistes. Ils constituent un groupe cible beaucoup plus large que les généralistes qui n'ont pas assez voté." (Marc Moens, Absym)
4 - Isoler les médecins actifs
"Le nombre total d'électeurs sur lequel le taux de participation est mesuré augmente: il y a quatre ans, il était de 46.349, aujourd'hui il est de 50.612 médecins? Combien d'entre eux sont réellement actifs? Logiquement, le pourcentage de participation va baisser." (Paul De Munck, GBO-Cartel)
5 – La structure de l'Etat est complexe
"Parmi les enseignements à tirer: la sixième réforme de l'Etat complique certainement la lecture de notre action et de notre travail." (Marc Moens, Absym)
6 - Faciliter la procédure de vote
"Le vote sera plus facile dans quatre ans. L'anonymat continuera à être garanti, mais en fin de compte, en tant que médecin, il vous suffira d’introduire votre carte d'identité et de voter." (Paul De Munck, GBO-Cartel)
"La procédure informatique problématique a joué un rôle, mais elle n'était pas le facteur le plus important." (Roel Van Giel, AADM)
7 – Mieux connaître les votants
"Lors des élections générales, les résultats sont scrutés avec toutes les techniques scientifiques possibles (dans le respect de l'anonymat de l'électeur), afin de pouvoir affiner les réflexions et actions futures." (Paul De Munck, GBO-Cartel)
"Les données sur le comportement de vote des grands groupes (âge, sexe, nord-sud) seraient certainement très utiles, et cela nécessiterait un programme électoral différent, mais l'InamiI ne serait pas d'accord." (Marc Moens, Absym)
8 – Optimaliser le temps des médecins
"Les médecins généralistes ont de plus en plus de difficultés à se rendre disponibles en soirée pour des réunions dans divers comités. Ce type d'investissement en temps me coûte de 30 à 40% de mon revenu en tant que médecin généraliste. Une de mes premières actions politiques en tant que président de Domus Medica a été l'installation de deux salles où la vidéoconférence est possible. Pourquoi l'Inami ne peut-il pas faire la même chose? Il faut favoriser les initiatives pour augmenter la présence à ces réunions, pour attirer de nouveaux représentants syndicaux." (Roel Van Giel, AADM)
9 - Incertitude croissante
"Les énormes changements qui se produisent rendent les jeunes médecins nerveux. Ils se demandent s'il y a encore une réelle utilité à voter. Cela prouve qu'ils sont face à un sentiment d'impuissance. Mais c’est pour les spécialistes que j'ai l'impression que le monde change le plus, entre autres avec la mise en réseau des hôpitaux et la menace du chômage." (Roel Van Giel, AADM)
"L'incertitude est certainement forte parmi les spécialistes, peut-être avons-nous sous-estimé ce facteur." (Marc Moens, Absym)
10 - Manque de confiance en l’utilité des syndicats
"C'est clairement un phénomène sociologique." (Paul De Munck, Cartel)
"Le secteur syndical souffre aujourd'hui d’un climat général. Regardez la CSC qui a perdu des dizaines de milliers de membres." (Marc Moens, Absym).