Dix-huit mois après l’introduction du système, les applis de santé sur prescription n’ont pas réussi à conquérir une part conséquente du marché allemand. Les médecins restent en effet très réticents à les prescrire et le principal assureur de soins du pays, la Techniker Krankenkasse, réclame aujourd’hui des prix evidence-based.
C’est ce qu’il ressort du rapport d’étude Diga (Digitale Gesundheitsanwendungen) récemment présenté par une mutuelle allemande. Les informations en provenance des investisseurs et des producteurs donnent à penser que les applis remboursées ont un réel avenir… le hic étant que la plupart des médecins ne veulent jusqu’ici pas trop s’y frotter, puisqu’à peine 4 % des prescripteurs potentiels ont effectivement rédigé au moins une ordonnance pour un produit de ce type depuis octobre 2020. Les applis d’orthopédie tirent (relativement bien) leur épingle du jeu, avec un score de 5,6 prescriptions par médecin. En médecine générale, ce chiffre dépasse à peine une prescription par médecin.
Du côté des utilisateurs, 84 % des sondés déclarent utiliser au moins une fois par semaine l’appli qui leur a été prescrite ; plus d’un tiers s’en servent même au quotidien. À l’autre extrême du spectre, 10 % l’utilisent peu et 6%, pas du tout. Dans l’ensemble, l’expérience de cette première génération d’utilisateurs est toutefois « largement positive ».
Ce sont les applis qui visent les troubles psychologiques qui rencontrent le plus de succès auprès des patients eux-mêmes, suivies par celles qui concernent le système musculo-squelettique.
La Techniker Krankenkasse plaide en faveur d’une adaptation du cadre législatif et d’un système de fixation des prix reposant sur des bases plus empiriques.
Et en Belgique ?
L’enquête “l’intelligence artificielle en médecine générale, qu’en pensez-vous?” , à laquelle vous pouvez toujours répondre si vous êtes médecin généraliste, posait une question à propos des 34 applications officiellement validées et reprises sur le site mhealthbelgium.be . On demandait aux MG participant à l’enquête s' ils connaissaient, utilisaient, lui ou un de ses patients, ou avaient déjà conseillé une ou plusieurs de ces applications. Au vu des premiers résultats ( n=253 ) on doit constater que la situation semble similaire en Belgique. Trop peu de généralistes connaissent ces applications. La faute à qui ?
Rendez-vous à la clôture de l’enquête pour en savoir plus sur ces résultats et en débattre.
Normal, il manque un élément essentiel. La conviction du prescripteur & du bénéficiaire dans la valeur ajoutée de l'application et, accessoirement, la protection des données. L'implémentation de l'outil nécessite plus que la simple performances @B_Hf_T
— Karolien Haese (@Karolien1231) April 12, 2022