L'Association belge des syndicats médicaux (ABSyM) craint l'usage qui pourra être fait par Proximus de l'application de téléconsultation Doktr, que l'opérateur a présenté en début de semaine. Pour éviter toute dérive, elle plaide vendredi pour la création d'un cadre spécifique à la télémédecine.
Soutenant le développement de la télémédecine de longue date, l'ABSyM avait initialement approuvé l'application Doktr, mais elle redoute désormais que les normes de qualité ne soient pas rencontrées. "Le produit est souvent moins important que l'usage qu'on en fait", estime-t-elle.
Un cadre spécifique à la télémédecine permettrait de "garantir à tous les patients un même niveau élevé de qualité médicale, peu importe que la consultation se déroule en présentiel ou en virtuel", affirme-t-elle. "Pour maintenir ce niveau de qualité, l'ABSyM pense qu'il est indispensable de pouvoir basculer de la consultation virtuelle en présentielle avec le même médecin si cela s'avère nécessaire." L'association estime que la téléconsultation, sauf rares exceptions, devrait dès lors se faire entre un médecin et un patient qui se connaissent déjà, et non avec un médecin inconnu comme pr& eacute;vu par l'application de Proximus.
Elle juge en outre que "l'usage du remboursement Inami de 20 euros pour l'avis à distance est une dérive utilisée" par l'opérateur. "Ce remboursement a été créé lors de la première vague de la pandémie afin d'assurer un suivi des patients connus et non pour partir à la découverte de patients inconnus", rappelle-t-elle.
L'opérateur télécom réagit vendredi soir en soutenant lui aussi l'établissement "d'un cadre clair et évolutif pour la téléconsultation". "Les patients et les médecins ont découvert les énormes avantages des consultations vidéo et un cadre est maintenant nécessaire pour que cette forme d'innovation puisse devenir une forme nouvelle et complémentaire d'interaction entre le médecin et le patient", estime-t-il.
Pour répondre aux craintes de l'ABSyM, Proximus rappelle qu'il s'est engagé à évoluer, "à un stade ultérieur", "vers une situation où le médecin traitant serait la personne de référence pour le patient sur l'application".
"Nous avons eu des discussions constructives et ouvertes avec l'ABSyM jusqu'à présent et notre porte reste ouverte pour leur contribution et leur feedback", conclut Proximus, ajoutant que "les réactions constructive (...) seront un moteur important" dans le processus.
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Yves Van Crombrugge
26 mai 2021"Pour maintenir ce niveau de qualité, l'ABSyM pense qu'il est indispensable de pouvoir basculer de la consultation virtuelle en présentielle avec le même médecin si cela s'avère nécessaire." L'association estime que la téléconsultation, sauf rares exceptions, devrait dès lors se faire entre un médecin et un patient qui se connaissent déjà, et non avec un médecin inconnu. Ceci me semble être le bon sens . Par ailleurs , chaque contact , devrait faire l'objet d'un résumé minimum papier , délivré au patient.. car l'informatique qui est un outil extra-ordinaire , peut trop facilement être neutralisé par des génies maléfiques de tout bord. La continuité des soins et la protection du secret médical sont des must incontournables . Dr Yves Van Crombrugge