La pandémie de coronavirus a eu un impact considérable sur le développement de l'e-santé en Belgique et dans le reste du monde, selon l'analyse des start-ups et PME wallonnes actives dans ce secteur et présentes en ce début janvier au salon Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. La téléconsultation et le partage des données médicales se sont ainsi particulièrement développées ces deux dernières années.
La start-up Masana, basée près de Tournai, s'est spécialisée dans le développement de logiciels dans le domaine de la santé. Elle a élaboré une application qui fait le lien entre le patient à son domicile et l'ensembl e des acteurs (médecins, hôpitaux, infirmiers, aide-ménagères, etc.) amenés à l'aider à rester chez lui plutôt qu'à devoir être hospitalisé. L'app permet notamment de remplir des questionnaires à l'attention de ces professionnels, d'y insérer des données grâce à des outils médicaux connectés ou de faire de la téléconsultation. Toutes les infos autrefois éparpillées et non partagées entre les différents acteurs sont réunies en un seul et même endroit. Des projets ont été mis en place avec différents hôpitaux (CHWapi à Tournai, ISPPC à Charleroi, CHR de la Citadelle à Liège, etc.) autour du suivi de malades chroniques ou de grossesses à risque.
"Grâce à la pandémie, l'e-santé s'est fortement développée dans le monde, mais aussi en Belgique. Elle doit désormais être prise en compte pour le futur", analyse son CEO Dominique Duhayon, présent pour la première fois à Las Vegas grâce au concours de l'Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers (Awex). Des projets-pilotes de l'Inami dans le domaine du suivi des patients, notamment ceux touchés par le Covid-19, à domicile ont été lancés, rappelle-t-il d'ailleurs.
"Un vrai changement d'état d'esprit" qu'a également constaté Eric Krzeslo, le CEO de MintT. Cette entreprise, basée à Bruxelles et Charleroi, est présente avec l'Awex dans le Nevada depuis 2019. Elle a développé un outil qui, à l'aide de l'intelligence artificielle, permet de détecter et de prévenir les chutes de personnes âgées dans les maisons de repos et de soins et les hôpitaux.
"Avant la crise, l'interconnectivité des informations médicales en était à ses balbutiements. Le Covid a rendu nécessaire le partage et la sécurisation des données. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la télémédecine", estime-t-il.
Autre effet du Covid que ce dirigeant d'entreprise a pu expérimenter: la difficulté, voire l'impossibilité pour les start-ups et PME d'accéder aux hôpitaux durant les phases les plus aigües de la crise pour faire connaître leurs produits et solutions. Pendant deux ans, Masana n'a ainsi pas eu accès au marché de la santé, illustre son patron Dominique Duhayon.
Un ralentissement de l'introduction de ses produits qu'a également ressenti la start-up liégeoise Alvalux, qui a développé un outil portable de thérapie pour les cicatrices (Cicalux). L'entreprise, dont le principal marché actuel se situe en France, s'adresse particulièrement aux femmes ayant subi une césarienne ou aux personnes soumises à de la chirurgie abdominale. Elle a en outre pour projet de lancer des dispositifs de thérapie pour le cancer de la peau ou pour lutter contre les rides. "Vu la situation, les années 2020 et 2021 ont été difficiles pour nous et on espère que cela ira mieux en 2022", confie son CEO Michel Alvarez.
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