Des médecins d'assureurs consultent les dossiers médicaux électroniques de patients à leur insu!

Selon un article publié dans le quotidien flamand De Morgen, des médecins d'assurances auraient consultés à l'hôpital les dossiers médicaux électroniques de patients à leur insu. Les informations issues des antécédents médicaux d'un patient peuvent ainsi être utilisées pour contester le remboursement dans un dossier d'assurance. La ministre de la Santé, Maggie De Block a réagit et souhaite revoir l'ensemble du système. Si les pratiques décrites dans De Morgen sont vraies, alors elles sont carrément "scandaleuses". "Il s'agit dans ce cas, ni plus ni moins d'abus".

Plusieurs patients témoignent en effet à De Morgen que des médecins d'assurance, à leur insu et sans leur autorisation, ont consulté leur dossier patient électronique.

La réglementation à ce sujet est pourtant très claire: seuls les médecins qui ont une relation thérapeutique avec le patient à ce moment-là sont autorisés à consulter le dossier médical avec l'autorisation du patient. Mais les médecins avec qui ce n'est pas le cas peuvent parfois y accéder "Cela ne peut pas en être autrement", explique le cabinet de la ministre de la Santé Maggie De Block "Rendre les dossiers complètement inaccessibles peut conduire à des situations potentiellement mortelles. Par exemple, dans le cas d'un médecin urgentiste qui ne pourrait pas consulter le dossier médical d'un patient qui vient d'arriver."

Et donc, d'un point de vue technique, tous les médecins d'un certain hôpital ou d'un certain groupe d'hôpitaux qui travaillent avec le même système de fichiers peuvent avoir accès aux dossiers de tous les patients. Étant donné que, dans la plupart des cas, les médecins d'assurance travaillent dans un hôpital, ils peuvent également avoir accès aux dossiers. Une situation que Maggie De Block a jugé dans un tweet "innaceptable" et "abusif" Elle souhaite revoir l'ensemble du système.

"L'Autorité de protection des données doit prendre des mesures énergiques contre cela. Les patients en question peuvent également déposer une plainte auprès de l'hôpital lui-même et de l'Ordre des médecins."

Selon De Block, le dossier électronique n'est pas à l'origine de tels abus. "La cause, ce sont les médecins qui abusent du système, mais cela peut rendre (in) possible certaines choses. Il est donc clair qu'un certain nombre de choses doivent être ajustées: certains systèmes numériques mais aussi quelques fondements de notre paysage eHealth", souligne Thijs Ruysschaert. porte -parole de la ministre .

Du côté de la plate-forme flamande des patients (VPP), elle se dit "indignée et choquée" face à ces médecins qui trichent et bafouent la vie privée des patients au bénéfice de la compagnie d'assurance qui les emploie . "Les médecins d'assurance qui commettent des fraudes doivent être sévèrement punis", souligne la plateforme.

Selon la plateforme des patients flamands le système de dossier électronique des patients sert "à fournir des soins de qualité et continus aux patients et à informer correctement les patients de leurs propres soins et traitements". "C'est un système basé sur la confiance. Cette confiance est complètement ébranlée par les abus de ces médecins d'assurance", souligne la plateforme.

Plusieurs acteurs francophones ont maintenant réagis. Voir articles et tweet ci-dessous.

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Derniers commentaires

  • Jean-Pierre CHRISTIAENS

    27 janvier 2020

    on comprend la réticence d'une majorité de médecins ( surtout francophones) au partage des données médicales (sumhers etc...) !! sécurisations, plantages (encore ce matin avec les e attests), piratages ...

  • Pierre GODET

    25 janvier 2020

    Tout à fait dégoûtant.
    Mais tout à fait prévisible.
    Dr Godet.

  • Didier HOSSEY

    25 janvier 2020

    Que ceux qui décident d'être de petits salariés d'entreprise financière garde leur diplôme mais sans numéro inami qui leur donne le sésame pour ne pas respecter leur serment d'Hippocrate.

  • Michel BERNARD

    24 janvier 2020

    C'était tellement prévisible !
    Gouverner c'est prévoir ...

  • Etienne BOLLY

    23 janvier 2020

    Pour ma part, j'ai toujours conseillé à mes patients en âge de demander un prêt hypothécaire ou d'avoir un accident de travail de ne pas de pas déposer leur dossier sur le réseau santé.
    J'y ai perdu quelques euros de subsides et je pensais avoir raison dans vingt ans. C'est venu plus vite.
    N'acceptons pas d'être pour quelques cents les encodeurs quasi bénévoles de l'INAMI et au passage de ceux qui profitent des données de nos patients.
    L'argument de l'utilité pour les médecins urgentistes me semble en pratique très faible

  • Luc ERPICUM

    23 janvier 2020

    L'ordrecdes médecins et le gestionnaire du RSW ainsi que le ministère doivent réagir de manière forte. Ceci implique que si il y a consultation du dossier sans lien thérapeutique ou utilisation de donnée en dehors d'un lien THERAPEUTIQUE, l'ordre doit radier le médecin impliqué (ou alors l'ordre implique la fi,ndu système de données partagées), le RSW doit interdire l'accès au dit médecin au réseau (ce qui est possible puis que le patient doit pouvoir le faire) Le RSW doit porter plainte devant la ou les juridictions compétentes, Le Ministère doit agir de même qu ces deux instances, retrait de l'agrément et N° INAMI C'est le prix à payer lorsque l'on enfreint le système et le seul mye de préserver la confidentialité. Si un tel engagement n'est pas fait c'est tout le système du DMI -DMG qui tombe à l'eau...... A suivre très sérieusement par nos syndicats et représentants professionels.
    Luc Erpicum

  • Philippe NOEL

    23 janvier 2020

    Voilà, il n'a pas fallu longtemps pour que ce que certains (MG, patients) craignaient arrivent, si les faits sont avérés . Où se trouvera la priorité entre la qualité des soins au bénéfice exclusif du patient, et la protection de sa vie privée ? "Big Brother is watching you" disait l'autre ! On y est ! Cela met à mal toute la confiance entre soignants et patients, voire entre la population et les promesses "cul de poule" des politiques .
    Désastreux !
    Dr Philippe NOEL , M.G. Malmedy