La banque de données de Sciensano qui soutient les flux d’informations utiles aux centres de traçage du covid-19 passera à la version ‘real-time’ vendredi. Contacté par NumeriKare, Frank Robben illustre en quoi l’actualisation continue des infos disponibles rendra plus efficace la lutte contre la propagation du virus.

Frank Robben, patron de la plate-forme eHealth, l’avait annoncé mi-juillet dans la presse flamande : la banque de données de Sciensano allait faire l’objet d’une refonte pour tendre à un fonctionnement en temps réel, avec une mise à jour continue des infos notamment en provenance des labos. « Les opérateurs [des centres d’appel, ndlr] travailleront sur la nouvelle plate-forme à partir de ce vendredi matin 4/9 », nous apprennent aujourd’hui ses services.

Ils soulignent que des améliorations fonctionnelles ont été réalisées en parallèle sur l’ancienne et la nouvelle plate-forme, en cours de projet. « Ce qui importe pour être efficace, c’est la vitesse, la justesse et le côté complet des informations », développe Frank Robben. L’idée est donc de comprimer au maximum les délais qui peuvent survenir au niveau des différents maillons de la chaine du testing/tracing. Là où ils sont compressibles. « Car il y a aussi des labos dont l’équipement permet d’avoir le résultat d’un prélèvement en 2 heures, et d’autres en 6 heures… »

« Une première amélioration intervenue cet été concerne la rapidité de transmission des résultats par les laboratoires. Il y a un mois, entre 40 et 50% des résultats étaient disponibles dans l’heure. Nous sommes à présent à 80-85%. Deuxièmement, on avait déjà triplé la fréquence à laquelle les infos passent de chez Sciensano aux call centers, par rapport au début. »

 « Dès vendredi, ce sera un processus continu », poursuit Frank Robben. Ce qui veut dire, pour faire bref, que le système évite les va-et-vient d’infos entre Sciensano et les centrales d’appel : il y a une réplication permanente des données de Sciensano dans ces derniers. « Attention, ça ne veut pas dire que tout le contenu devient visible par leurs opérateurs. Ils ne verront pas plus que maintenant, seulement ce dont ils ont besoin pour leur mission - un nom, un numéro de téléphone, le script avec les questions adaptées selon qu’il s’agit d’une personne infectée, un contact à risque, le membre d’une collectivité… Mais désormais, deux minutes avant que quelqu’un ne soit contacté, on connaitra son tout dernier statut. »

Avantage pratique ? Les centres ne rappelleront plus un contact potentiellement infecté qui n’a pas répondu à un premier coup de fil s’ils voient qu’une prescription de frottis vient de lui être établie. Autre illustration fournie par Frank Robben: quand deux personnes infectées dans une famille de 7 sont prises en charge par des médecins différents, chacune va renseigner les 6 autres comme contact. Le nouveau système permettra de réduire les appels en doublon.

Frank Robben indique encore que « tout le dispositif est construit sur des ‘system rules’. Il est ‘event driven’, c’est-à-dire qu’il possède une grande réactivité et adaptabilité. Imaginons que demain le gouvernement décide de modifier la stratégie de testing, par rapport, par exemple, aux zones rouges ou oranges. En 24 à 48 heures, le système pourra faire l’objet des adaptations nécessaires. On ne devra pas tout reprogrammer. »

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