© Anura
Les personnes en situation défavorisées vont de moins en moins rapidement chez le médecin. Il serait utile de détecter celles qui en ont besoin et de les y encourager. Une appli est en cours de test en Belgique pour voir si elle pourrait y contribuer.
Les personnes en situation socio-économique difficile ont tendance à se rendre moins rapidement chez le médecin en cas de problème de santé. A Borgerhout (Anvers), existe un « kioske santé » où des étudiants en médecine de l’Université d’Anvers proposent gratuitement aux passants de les ausculter et de mesurer leur pression sanguine. Ils leur posent aussi quelques questions sur leur mode de vie. L’objectif est de déceler et de diriger vers un médecin les personnes qui en ont besoin. Un auxiliaire de quartier les y aide. Ils reçoivent aussi des conseils pour leur alimentation et leur activité physique.
C’est dans ce contexte qu’un étudiant en médecine du nom de Louis Roodhooft teste pour son mémoire de fin d’études une application qui pourrait abaisser encore la barrière faisant hésiter les personnes peu scolarisées ou ne parlant pas bien la langue locale, à consulter un médecin. Anura – c’est le nom de cette application – a été mise au point au Canada par la firme NuraLogix. Louis Roodhooft est pour l’instant le premier à la tester en Europe.
La personne à examiner précise son âge, son sexe, son poids et sa taille. Puis son visage est scanné en vidéo pendant 30 secondes à l’aide d’un smartphone contenant l’application. Il n’y a donc pas de contact direct. On peut même le faire soi-même en réalisant un (video)selfie. Un rapport est édité par l’appli sur d’éventuels risques de santé encourus par la personne scannée. A Borgerhout on insiste pour dire que cela ne doit pas remplacer la relation interpersonnelle. Au contraire, l’étudiant en médecine espère que cela facilitera le recours au médecin.
Tout cela peut se faire à l’aide d’un smartphone courant et de sa caméra. Le processus sous-jacent à l’application relève à la fois de la capture vidéo, de l’analyse de visage, de la capture de différentes longueurs d’onde lumineuses à travers la peau, des neurosciences et de la physiologie. L’application mesure la fréquence cardiaque et le rythme, ainsi que sa variabilité, la fréquence respiratoire, la pression sanguine, Sa validité a été testée à travers différentes études cliniques. Les développeurs de l’application insistent eux aussi pour dire qu’il ne s’agit pas de remplacer le médecin mais plutôt d’avertir quand il y a lieu de le consulter.