La plupart des services d'urgence des hôpitaux en Flandre ont vu défiler plus de patients au premier semestre 2022 qu'à la même période en 2019, avant la crise du coronavirus, selon un sondage mené mercredi par la VRT auprès d'une vingtaine d'hôpitaux du nord du pays. La surcharge de travail des médecins généralistes, le vieillissement de la population et les soucis mentaux liés à la crise sanitaire sont avancés pour expliquer ce constat.
Dans deux établissements de soins sur trois contactés par la chaîne publique, le nombre de patients admis aux urgences a augmenté de 10% au moins. Certains hôpitaux ont relevé une progression de 20%.
Cette hausse s'explique par la croissance démographique et par le vieillissement de la population, les personnes âgées ayant plus besoin d'être suivies.
Mais les médecins urgentistes pointent d'autres facteurs, comme la pénurie des effectifs chez leurs collègues généralistes. "Ceux-ci refusent plus souvent des nouveaux patients et programment moins de rendez-vous", analyse le docteur Tom Schmitz, responsable des urgences à l'hôpital Jan Portaels à Vilvorde. "Et si les patients ne peuvent pas se présenter chez un généraliste, ils viennent frapper à la porte des urgences. Car les services y sont assurés 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et sans rendez-vous."
Il est également question de problèmes de santé mentale, et de dépendance à l'alcool ou aux drogues. La pression sur les services d'urgence ne fait en tout cas que croître. Les médecins urgentistes plaident donc pour une collaboration plus poussée entre les généralistes et les urgences, et pour une amélioration des conditions salariales et de travail des infirmières urgentistes.