L'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers participe à une étude sur l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en Afrique de l'Ouest, a-t-il annoncé en marge de l'ouverture de la 22e Conférence internationale sur le sida, qui se tient à Amsterdam. Ce médicament vise à protéger contre le virus du sida les personnes séronégatives qui présentent des comportements sexuels à risque.
«Quel rôle la PrEP peut-elle jouer dans la réduction de l'épidémie de VIH, qui est en général beaucoup plus grave dans les pays africains?» C'est la question sur laquelle l'IMT, en collaboration avec l'Institut de recherche et développement français et plusieurs partenaires africains, se penche depuis le printemps 2018.
La PrEP est un médicament préventif qui s'adresse aux personnes qui ne sont pas porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) mais qui y sont particulièrement exposées. D'une part, parce qu'elles n'utilisent pas systématiquement le préservatif et, d'autre part, parce qu'elles appartiennent à un groupe à risque, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe ou encore les personnes originaires d'Afrique subsaharienne, une région du monde à forte prévalence de la maladie.
En prise continue d'une pilule par jour ou discontinue (prises avant et après une période d'activité sexuelle), le traitement antirétroviral empêche le virus de pénétrer dans le corps. Il ne protège cependant pas des autres infections sexuellement transmissibles (IST), telles que les hépatites A, B et C, la syphilis ou le chlamydia. La PrEP doit donc s'accompagner d'un suivi médical et de dépistages réguliers.
L'IMT, chargé pour cette étude de la formation des laboratoires locaux et responsable des tests pour les IST, ainsi que ses partenaires suivront dès lors 500 homosexuels utilisant la PrEP au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Togo, jusque fin 2020.
«Avec cette étude, nous espérons avoir un meilleur aperçu de la valeur ajoutée de la PrEP en Afrique. Dans de nombreux pays africains, l'épidémie de VIH est loin d'être maîtrisée et de nouvelles stratégies de prévention sont absolument nécessaires», conclut le Dr Bea Vuylsteke de l'IMT.
Une étude qualitative est également prévue pour recueillir l'expérience des participants et des prestataires de soins, dans une région du monde où l'homosexualité est beaucoup moins acceptée et l'accès aux soins souvent limité.
En Belgique, la PrEP est remboursée par l'INAMI depuis juin 2017.