Les soins aux personnes âgées fragiles sont en péril (SBGG)

La Société Belge de Gérontologie et de Gériatrie (SBGG) tire la sonnette d'alarme : en tant que représentant des prestataires de soins, l'organisation dénonce dans un communiqué la situation désastreuse qui prévaut actuellement dans le domaine des soins hospitaliers aux personnes âgées. La SBGG et les acteurs de terrain cherchent une solution en concertation avec les responsables politiques.

Pendant les mois d'automne et d'hiver, le nombre d'hospitalisations de personnes âgées fragiles va augmenter. Une étude récente montre qu'en moyenne 15 % des lits hospitaliers de gériatrie aiguë sont fermés en raison du manque de personnel infirmier.

Cela a des conséquences désastreuses pour les soins aux personnes âgées fragiles. Les soins sont transférés vers des services qui ne disposent pas de l'expertise d'une équipe de soins multidisciplinaire gériatrique, augmentant la probabilité de complications et d'une récupération insuffisante de l'autonomie. Après la sortie d'hôpital, la charge des soins est alors transférée à la famille, aux aidants informels, aux services de soins à domicile et aux maisons de repos et de soins.

Charge administrative

L'augmentation de la complexité et de la lourdeur des soins dans les services gériatriques des hôpitaux entraîne l'abandon de plus en plus d'infirmières, ou ne suscite plus de vocations parmi les étudiants.

Ce problème structurel nécessite une solution pérenne. Nous demandons des actions urgentes de la part de nos gouvernements pour garantir des soins gériatriques de qualité.

Ls SBGG demande plus de mains au chevet des malades en réduisant la charge administrative qui accapare jusqu'à 25 % du temps des infirmières. Il est également important d'ajuster les normes en matière de personnel, qui sont restées inchangées depuis la création des services gériatriques en 1984 et qui sont bien inférieures aux normes européennes. En Belgique, une infirmière s'occupe de 10 patients, contre 5 patients en Norvège par exemple.

"Les soins complexes aux personnes âgées fragiles sont actuellement largement sous-évalués". déclare le Dr Nicolas Berg, co-président de la BVGG.

Les infirmières en gériatrie, qui dispensent des soins complexes aux personnes âgées fragiles, devraient bénéficier de la même reconnaissance et de la même rémunération que leurs collègues des services de soins intensifs ou d'urgence.

Les hôpitaux de jour gériatriques, qui peuvent constituer une alternative à l'hospitalisation, sont insuffisamment mis en valeur et encore insuffisamment financés.

La SBGG, en tant que représentante des soignants des personnes âgées et de leur famille, veut souligner l'urgence de cette situation et chercher des solutions avec les décideurs politiques.

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Derniers commentaires

  • Pierre HANOTIER

    20 octobre 2022

    C’est une triste réalité que les gériatres s’époumonent à souffler aux dirigeants politiques et aux gestionnaires d’hôpitaux. Tant qu’il n’y aura pas de valorisation (tant médical qu’infirmier) la situation continuera à se dégrader. Un personnel épuisé (mais dévoué) chroniquement en sous nombre, des prises en charge de plus en plus lourdes un manque de reconnaissance, tous les ingrédients sont réunis pour que le dysfonctionnement ne fasse que s’aggraver. Ravi que le problème du financement des hôpitaux de jour soit abordé. Le système à l’acte incite certains hôpitaux à se passer de ce pan ambulatoire par manque de valorisation financière. Il y a urgence.