Nouveau budget pluriannuel pour les soins de santé : la MG va-t-elle être impactée ? 

Le 7 février dernier, le comité de l’assurance et conseil général de l’Inami ont été priés de prendre connaissance du « rapport final du comité scientifique sur l’élaboration d’un budget pluriannuel pour les soins de santé assorti d'objectifs de soins de santé ». La médecine générale va-t-elle être rapidement et concrètement impactée ? 

On se souvient que fin 2020, il avait été admis d'adapter le cadre budgétaire de l'assurance maladie, en gros pour basculer vers une logique décloisonnante, un mode de raisonnement budgétaire pluriannuel, plus prévisible pour les acteurs, incluant de soutenir la mise en œuvre de réformes liées à des objectifs prioritaires en matière de santé publique. 

La politique des soins ne devrait plus être menée de manière ad hoc, sans vision cohérente, mais selon des buts, indicateurs et plans stratégiques s’étalant sur de plus longues périodes et ne clivant pas chaque secteur dans des initiatives individuelles annuelles.

Cette nouvelle façon d’appréhender la politique de santé, pour qu’elle soit plus cohérente et résiliente, s’inscrit en parallèle de changements structurels profonds en gestation (par exemple, le financement des hôpitaux, la réforme de la nomenclature). 

Voit-on déjà se profiler, à ce stade, des éléments d’évolution pour la médecine générale ? 

De l’eau coulera encore sous les ponts avant que ne se décantent les choses qui tiennent de la théorie, de la proposition encore à affiner et de la nouvelle façon de procéder qui se matérialisera vraiment dans les cabinets, d’autant que certaines échéances sont longues. Cela étant, le rapport évoque sans conteste certaines perspectives pour les MG.

Il y est question d’améliorations, au pluriel, où le généraliste aurait son grain de sel à mettre. Par exemple, amélioration de la santé de la population par progression de la qualité des soins, de leur continuité, de leur accessibilité ou de la centralité du patient. 

Sur ce dernier point, le rapport évoque ainsi un ‘objectif de processus’ : 80% des médecins généralistes disposent d’un DMI, tiennent à jour le sumehr de leurs patients et disposent de toutes les informations médicales. Puis parle de « 100 % d’ici 2023 ». 

Le projet de l’amélioration de la continuité recouvre celle qui peut se développer entre l’hôpital et la 1ère ligne, et au sein de celle-ci. On lit par exemple dans le rapport l’idée « d’optimiser le recours aux admissions d'urgence grâce à une meilleure coordination avec les cabinets de médecins généralistes et à des procédures claires ». De toute façon, un fonctionnement transversal nécessitera des règles claires de coopération entre les secteurs et ce notamment sur le partage de données de santé (nature, fréquence et règles d’échange…) ou encore les modalités de collaboration entre prestataires intra-muros et extra-muros, entre généralistes et spécialistes, prestataires individuels et institutions, etc.

Améliorer l'accès aux soins est notamment envisagé de par l’option de la gratuité des consultations du MG pour les enfants et adolescents de 0 à 18 ans, ou encore, dans le domaine de la santé mentale, par le fait de rendre sa consultation remboursable pour tout patient atteint d'une affection grave ayant été admis en hôpital psychiatrique. 

> Découvrir le résumé du rapport

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